Lionel M. 24/01/2024

Interdit de sortie dans mon quartier

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En 2023, presque 50 personnes ont été tuées dans les quartiers de Marseille. La plupart du temps, ces règlements de compte sont liés au trafic de drogue. Inquiète pour son fils, la mère de Lionel serre la vis.

J’habite à la Bricarde dans le 15e arrondissement de Marseille. C’est ce qu’on appelle les quartiers nord. Je vis avec mes parents, mes quatre frères et ma sœur dans un appartement. J’ai une chambre rien que pour moi. Alors à l’intérieur ça va, mais dehors, il y a souvent des personnes qui meurent à cause des réseaux de drogue. Ce sont des règlements de compte. Ma mère a tellement peur de mon quartier qu’elle voudrait qu’on déménage. Elle en a marre que ça tire dehors. Elle trouve ça trop dangereux.

Au début de l’été, moi et mes copains, on jouait dehors. Les grands du quartier sont venus nous voir et nous ont dit : « Rentrez chez vous, parce que ce soir ça va tirer. » On est tous rentrés. Le lendemain, un ami m’a raconté en détail ce qu’il s’était passé, il avait regardé la scène par la fenêtre. Deux personnes couraient car elles étaient poursuivies par une troisième. Ensuite sa mère lui a dit de fermer les volets, alors il a juste entendu des coups de feu.

L’été dernier, ma mère ne me laissait même pas sortir. J’ai passé quasiment tout mon temps à la maison. Je jouais aux jeux vidéo à longueur de journée. Elle ne voulait pas que je traîne autour de chez nous. Les rares fois où elle me laissait sortir seul, c’était pour aller en dehors du quartier.

Des activités loin du quartier

Heureusement, cet été-là, il y avait la famille. On allait souvent à la plage avec mes parents. Et puis, il y avait le centre de loisirs avec lequel on a fait quelques sorties. On est allés dans un parc aquatique avec tous les copains.

Il y a eu le foot aussi. Avec mon club, j’ai fait un tournoi qui s’appelle la Hcup Junior. C’est un tournoi où s’affrontent des équipes de différents quartiers de Marseille. Malheureusement, mon équipe a perdu. Mais j’ai trop aimé l’ambiance !

C’était en direct sur YouTube et il y avait plein de gens qui regardaient le live. C’est aussi passé à la télé. Ma mère et mon père étaient contents de m’y voir. Je pense qu’ils n’auraient jamais pensé que je passerais à la télé.

Lionel, 14 ans, collégien, Marseille

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