Theodora G. 28/06/2023

Ma conversion à l’islam, le plus beau jour de ma vie

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Alors qu’elle est hospitalisée, malade et à bout, Theodora rencontre l’islam. Se convertir l’aide à aller de l’avant.

2020. Je termine mon année de seconde en enchaînant les rendez-vous à l’hôpital : nouveau traitement, prise de sang, moral en baisse, fatigue psychologique intense. Les médecins décident de m’hospitaliser. Ma mère m’accompagne, les infirmières m’accueillent et me laissent prendre mes marques dans cette chambre qui sera la mienne pour les quatre prochaines semaines. En fin de journée, ma mère doit partir. Le vide s’installe en moi, la tristesse m’envahit. Impossible de dormir. Je me sens mal dans cette chambre toute petite, nue, qui sent l’odeur de l’hôpital. Plus les jours passent et plus mon moral décline. Chaque jour rime avec mauvaise nouvelle.

Mon médecin qui passe tous les jours a l’air aussi désespéré que moi. Tous les traitements essayés me provoquent plus de problèmes qu’autre chose. Je suis à bout. Je me pose énormément de questions : « Pourquoi moi ? qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? Autant couper court à cette vie qui me détruit. » Je me sens impuissante. Je perds confiance dans le médecin qui ne cesse de me répéter que ça ira mieux. Pourtant, il y a n’y aucun résultat. Je n’ai plus d’espoir et les idées noires s’installent de plus en plus.

Un jour, alors que je surfe comme chaque jour sur les réseaux sociaux, dans les « PourToi », les recommandations de l’algorithme de TikTok, je tombe sur un rappel islamique qui évoque la maladie. Un message qui m’apaise immédiatement. Je ne m’intéresse pas spécialement à la religion jusque-là. Mais ce message résonne avec ce que je traverse.

Un début de guérison

Je comprends qu’il ne faut pas abandonner, qu’il y a toujours de l’espoir. Ce message est comme un signe de début de guérison pour moi. Les jours passent et je commence à m’intéresser à l’islam. Cela m’apaise et me libère des pensées de désespoir qui traversent mon esprit depuis des semaines. Je lis des livres sur la religion. Je rencontre une infirmière, musulmane. Elle m’interroge sur mes lectures, puis elle me parle de l’islam, des cinq piliers, des différents prophètes etc.

Je pourrai rester des heures à l’écouter. Je la sens reconnaissante envers Dieu. Chaque jour, dès qu’elle peut, elle m’apporte de la lecture complémentaire, des fiches qu’elle a elle-même écrit sur comment faire les ablutions et la prière. Cette infirmière m’aide à me rapprocher de Dieu et me donne l’envie d’y croire. Ma santé rentre peu à peu dans l’ordre, le nouveau traitement, qui m’a fait tant peur, fonctionne. Mon retour à la maison approche. Je vais continuer le traitement avec une perfusion à faire chaque quatre semaines à l’hôpital. Je suis super heureuse, je vais pouvoir retourner dans ma chambre, sortir avec mes copines, reprendre ma vie d’avant.

De retour à la maison, je me convertis à l’islam

Pourtant la veille de la sortie, une fois seule dans ma chambre d’hôpital, j’ai peur de ne pas réussir à reprendre une vie normale, j’appréhende le retour à la maison. Je cogite trop, j’appelle une infirmière. Par chance, celle qui est là ce soir-là, est celle avec qui je parle de la religion. Elle s’assoit à mes côtés, m’écoute, me rassure, et me dit : « Dieu t’a sauvée, Il t’a donné cette épreuve pour que tu te rapproches de Lui. Dans chaque mal se cache un bien. Maintenant, à toi de continuer sur ce chemin. » Cette phrase résonne en moi et je réalise qu’il ne faut pas avoir peur de l’avenir, que Dieu est là pour nous guider. À mon retour à la maison, je décide de me convertir.

Je me souviens, c’était un samedi, en avril. C’est jour de marché dans le quartier du Blosne. Avec ma sœur nous allons acheter un tapis et une tenue de prière. Je suis heureuse, dans ma bulle, je ne pense plus à rien. J’attends seulement la prière de 14 heures. Direction la mosquée du quartier Italie. Je suis un peu stressée par cette étape, tout en étant sûre de moi : je veux me convertir à l’islam. Je me dirige vers l’imam, je lui explique ce désir. Il m’emmène dans la salle de prière des femmes puis me pose des questions : « Quels sont les cinq piliers de l’Islam ? Quels sont les six piliers de la foi ? » Puis je répète après l’imam la Chahada, qui est l’attestation de foi a l’islam. Ça y est, je suis musulmane ! Toutes les femmes présentes dans la salle de prière me félicitent et me prennent dans leur bras. Je prie à la mosquée pour la première fois. Impossible de décrire ce que je ressens, mon cœur est apaisé.

Aujourd’hui je suis en première année de BTS, quelques années ont passé depuis ma conversion. Même si ça n’a pas toujours été facile de garder la foi et de pratiquer la prière, j’ai mis Dieu dans ma vie. J’en suis heureuse, et je poursuis ce chemin que j’ai choisi.

Theodora, 18 ans, lycéenne, Rennes

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