Lyam A. 09/02/2022

J’ai appris à me défendre avec le karaté

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Après avoir été agressée sexuellement par son copain, Lyam a décidé de s'inscrire à des cours de karaté pour apprendre à se défendre.

J’ai toujours fait du sport, avant de faire du karaté : de mes 6 ans à mes 13 ans, je pratiquais la natation. J’avais besoin de me défouler. À 13 ans, j’ai arrêté car il y avait beaucoup trop d’entraînement. C’était deux heures par jour, en plus des compétitions le week-end.

C’est aussi à cette époque que je sortais avec un certain Jérémy. On vivait une belle histoire d’amour. J’avais 12 ans et ça faisait huit mois. Tout allait bien jusqu’à ce qu’il veuille aller plus loin avec moi : passer à l’acte. Je ne voulais pas du tout, il le savait mais il a forcé. Un soir, après un entraînement de natation, on était tous les deux et il a commencé à avoir des gestes déplacés. Je lui ai fait comprendre que je ne voulais pas. Je ne pouvais pas me défendre, il avait physiquement le dessus sur moi. J’ai crié de toutes mes forces et il s’est arrêté, puis il est parti. J’étais terrorisée, choquée, blessée.

« Une fille qui fait du karaté? Ça va pas ! »

C’est pour ça que j’ai commencé le karaté à l’âge de 14 ans, pour apprendre à me défendre et pouvoir aider les autres. C’est un sport où il n’y a quasiment que des hommes et peu de femmes. J’étais dans le groupe des ados et des plus âgés, j’étais la seule fille dans le groupe, mais je me suis quand même intégrée. J’ai déjà eu des réflexions comme quoi j’étais un « un garçon manqué » à l’école. Mais, je passe au-dessus de ses remarques, tant que je suis bien.

Mes parents n’ont jamais rien su de cette agression sexuelle. Je n’ai pas trouvé le courage d’en parler à ma propre famille. Ils étaient étonnés de savoir que j’arrêtais la natation du jour au lendemain pour faire du karaté. Ils m’ont énormément jugé sur ça (« une fille qui fait du karaté ? Ça va pas ! ») mais ils ont fini par accepter.

Et puis, au début, les garçons du club ne me prenaient pas au sérieux. Au fil du temps, ils m’ont acceptée comme j’étais et, je me suis intégrée. Je fais toujours du karaté. Je vais commencer les compétitions. Et maintenant, je sais me défendre.

Lyam, lycéenne, 15 ans, Gravelines

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