J’ai découvert la maladie de ma mère à son décès
À mes 7 ans, la vie a tué mon enfance. Mon histoire est brouillon dans mon esprit. Mon enfance a été chamboulée par la mort de ma mère. Après ma naissance, ma mère a attrapé le cancer du sein. Aucune opération n’a marché.
Durant toute mon enfance, je ne savais pas qu’elle avait ça ni ses répercussions. Elle a caché sa douleur. Je ne voyais rien. Et personne ne voulait me le dire. Ils ne voulaient pas me bouleverser. Elle portait une perruque. Même sans, elle devait être magnifique. Mais jamais elle ne se montrait sans. Pour moi, c’était ses cheveux. Elle était toujours aussi belle. Je ne voyais pas la différence.
Puis, le déluge a commencé : faire tous les hôpitaux, jusqu’à en trouver enfin à 45 kilomètres. On allait la voir au moins une fois par semaine. Je me rappelle avoir dit à ma sœur : « Quand est-ce qu’elle rentrera ? »
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Mes plus beaux souvenirs avec elle ont été à l’hôpital. On se faisait un pique-nique de temps à autre avec ma famille, dans une pièce juste à côté de sa chambre. C’était génial. Après quelques mois là-bas, elle a voulu partir. C’était son choix. Avant ça, elle a voulu nous parler individuellement. Mon tour est arrivé, elle m’a parlé de tout et de rien. « Tu sais mon fils, n’arrête pas de croire en tes rêves. Continue la moto si tu veux toujours en faire. »
Je ne comprenais toujours pas ce qu’il se passait. Toute la famille était réunie dans une salle à l’hôpital. Tout le monde était en larmes, et moi dans l’incompréhension. Je ne suis pas retourné dans la chambre. Ensuite, une psychologue a été là pour moi et ma sœur de 12 ans, pour avoir notre ressenti sur le décès tragique de notre mère. Ce passage est devenu très brouillon dans mon esprit.
Après cet évènement tragique, ma vie a été totalement chamboulée. Tout d’abord, chez moi, tout avait changé, que ce soit mes sœurs, mon père ou bien les animaux. Je ne me rappelle plus très bien mais je n’étais plus cet enfant qui était le clown de la classe. Du côté de la famille de ma mère, ce n’était plus qu’un tas de poussière. En fait, ma mère était « le pilier » de toute la famille.
Mathis, 15 ans, collégien, Ile-et-Vilaine