Izana C. 31/05/2025

« J’ai un handicap et pas mon frère jumeau »

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Izana est en situation de handicap. Depuis qu'il est petit, il subit les moqueries des autres enfants. Il peut compter sur son frère jumeau, valide, qui le soutient et le défend.

Quand je rentrais à la maison tous les soirs après l’école, ma mère me disait toujours :  « Comment était ta journée ? » Je lui répondais que j’avais passé une bonne journée. Je n’osais pas lui dire que je me faisais harceler. J’avais honte de moi.

À l’école, j’étais différent des autres jeunes. J’ai une paralysie du côté gauche. Je boite. On me regardait bizarrement. En classe, quand je levais la main pour aller au tableau, les élèves se moquaient de ma démarche.

Le harcèlement a continué jusqu’à mon arrivée au collège. Mon frère jumeau n’était plus dans la même classe que moi. Quand je suis parti en classe Ulis (unité localisée pour l’inclusion scolaire), on a même été séparés. C’était dur parce qu’il me protégeait beaucoup. 

Au lycée, ça s’est un peu arrêté. Mon frère était là. Si je me faisais embrouiller, je pouvais compter sur lui pour venir me défendre. 

Pourquoi pas nous deux ?

Quand j’étais petit, j’étais jaloux de mon frère. Je trouvais ça injuste que ce soit moi qui soit différent et pas nous deux. Au foot, je n’arrivais pas à faire des jongles à cause de mon handicap alors que mon frère oui.

Je pratique le foot depuis trois ans. On se moquait de moi parce que je n’étais pas aussi rapide que les autres et que j’avais souvent des crampes au niveau de la jambe gauche. À force d’entendre ces moqueries, j’ai arrêté de jouer en club. Je joue toujours mais seulement avec mes potes.

Aujourd’hui, quand je suis à la salle de sport, je me fiche du regard des autres. J’ai toujours du mal à aller vers les gens à cause de ma timidité, mais moins qu’avant. Petit à petit, j’arrive à prendre confiance en moi. Mon frère me motive. Il dit que je suis capable de plein de choses.

Izana, 18 ans, en recherche d’emploi, Essonne 

 

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