« Je rêve de voter dans mon pays, le Bangladesh »
J’ai 20 ans et je n’ai pas peur de dire ce que je pense. Je viens du Bangladesh, en Asie du Sud. Je suis arrivé en France en 2023, et ici je me sens libre. Je peux m’exprimer. Je trouve que les Français disent beaucoup ce qu’ils pensent, notamment en politique. Ils peuvent critiquer. Pour moi, être libre, c’est ne pas dépendre étroitement du pouvoir politique, ne subir aucune pression. En France, je me sens libre d’intégrer le parti politique que je veux. Il n’y a pas de menaces du gouvernement, pas d’arrestations. J’aime ressentir cette liberté.
Ce n’est pas la même chose dans mon pays. Là-bas, si vous ne le savez pas, on parle le bengali. Moi, j’habitais dans la ville de Dacca. J’y ai passé mon bac et j’étais ensuite étudiant en commerce. Mais là-bas, les libertés sont limitées. On ne peut pas dire des choses contre le gouvernement, ni s’exprimer librement. Si une personne dit quelque chose, cela va être difficile pour elle de vivre au Bangladesh.
Il y a même des arrestations. Dans ma ville, un homme s’est fait arrêter car il était d’un autre parti politique. Il y a aussi des gens qui sont obligés de quitter le pays, car ils parlaient contre le gouvernement. Les journalistes sont de plus en plus agressés car ils publient des articles contre le gouvernement au pouvoir depuis quinze ans.
Avoir ses libertés
Avant, le Bangladesh était un pays démocratique. Mais, maintenant ce n’est plus le cas. Les élections sont illégales. Parfois, des personnes sont même forcées de voter pour le parti du gouvernement actuel. Alors pendant l’élection, les gens ne veulent pas aller voter. Ils savent que rien ne changera.
Voter c’est un droit, c’est un acte citoyen. Moi, je n’ai jamais pu le faire, car au Bangladesh l’âge minimum pour voter aux élections est de 18 ans. Quand j’ai quitté le pays, j’avais 19 ans et je n’ai pas eu la chance de voter pour les élections législatives qui ont eu lieu en janvier 2024.
Malgré tout, je pense que cela peut changer. Je rêve qu’un jour on puisse avoir nos libertés. Qu’un jour, on puisse s’exprimer sur ce qu’on veut et choisir notre gouvernement. Je rêve de voter dans mon pays. J’en serais si fier.
Akash, 20 ans, Île-de-France