Asma O. 14/02/2022

J’ai une jumelle mais je suis unique !

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Asma est heureuse d’avoir une sœur jumelle, avec qui elle a une grande connexion. Si elles jouent parfois de leur ressemblance, elles ne supportent pas qu’on les compare.

Les gens, ils aiment être uniques. Moi, je ne le suis pas ! J’ai une sœur jumelle et ça ne me dérange pas. Au contraire, je trouve ça génial ! C’est bien d’avoir une jumelle, car elle peut avoir le rôle de grande sœur, meilleure copine, confidente… On a tendance à nous comparer, car on se ressemble énormément physiquement.

C’est facile de nous reconnaître

On fait la même taille, à un centimètre près. On a le même corps, la même corpulence. De base, on avait toutes les deux les cheveux bouclés et de la même taille. Mais moi, je les ai coupés plusieurs fois, et à force de les lisser, j’ai perdu toutes mes boucles. Du coup, j’ai un carré lisse alors qu’elle a des cheveux longs et bouclés. C’est assez facile de nous reconnaître. 

Je ne trouve pas qu’on se ressemble tant que ça. Quand je vois les gens nous faire des réflexions du genre : « On dirait un miroir ! » Je trouve qu’ils exagèrent ! On est différentes même si c’est ma jumelle. Certes, on a la même façon de penser, les mêmes copines, le même style, mais pas le même caractère. 

Elle est calme et zen, pas nerveuse, mais elle est susceptible et pas du tout sociable ! Or moi, je suis une grosse nerveuse qui démarre au quart de tour, je suis hyper sociable, je peux parler avec tout le monde. Par contre, on est toutes les deux gentilles, super à l’écoute. Je déteste les personnes qui nous différencient ! Qui disent qu’il y en a une plus belle que l’autre, une plus grosse que l’autre. On a tendance à nous comparer à un diable et un ange. Je trouve ça méchant, vexant, ce genre de remarques.

Avec ma jumelle on partage les même sensations 

Quand on était petites, on essayait de se donner des coups pour voir si l’autre allait le ressentir. Mais généralement, non, cela ne marchait pas ! Par contre, quand une personne vexe ma sœur ou quand elle est blessée, là je le sens. Même à distance, je sais qu’elle n’est pas bien, qu’elle va pleurer, qu’elle est mal. 

Tout monde nous dit d’essayer d’aller dans la classe de l’autre, pour voir si les gens s’en rendent compte. Mais ce n’est pas possible ! Vu qu’on n’a pas la même personnalité, les gens vont savoir directement que ce n’est pas la bonne jumelle.

Cette année, on n’est plus dans le même lycée. Du coup, quand je veux aller la chercher, je peux rentrer avec sa carte ou son carnet. Quand je suis dans les couloirs de son lycée, parfois, je croise ses profs. Ils me disent bonjour en croyant que je suis elle ! Un jour, je suis devant sa classe. Ses camarades étaient tous choqués. Ils n’arrêtaient pas de répéter « Mais qui est qui ? » et « Je vois double ! » Ça nous faisait rire ma sœur et moi. Je comprends leurs réactions. Ça doit faire bizarre de voir des jumelles. Moi, quand je croise des jumeaux ou des jumelles, je ne suis pas autant choquée.

On joue de notre ressemblance

Quand on était petites, nos parents nous confondaient souvent. C’était moi qui faisais le plus de bêtises, mais elle était souvent punie, car j’étais maligne. On est les plus petites de la fratrie, on n’a que des grandes sœurs. Elles ont pris l’habitude de tout acheter en double car elles n’aiment pas nous différencier. Pour elles, on est les mêmes. Elles ne diront jamais qu’il y en a une méchante, et une gentille.

 Au début, nos copines nous confondaient. Mais plus le temps passe, plus elles savent qui est qui. Quand on reste avec nous un petit bout de temps, on peut le comprendre, vu notre différence de caractère. Le point négatif, c’est qu’on coûte deux fois plus cher. Si on veut faire un voyage scolaire à 500 euros, du coup pour nous ça fera 1 000 euros ! Pour nos parents, qui ont d’autres enfants à gérer, avoir des jumelles c’est un budget.

Asma, 16 ans, lycéenne, Montpellier

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