Leo B. 21/12/2022

Je kiffe les faits divers et les serial killers

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Léo est passionné de faits divers et suit les grandes affaires. Il assume cette passion macabre, même si elle n'est pas toujours bien vue.

Vous allez peut-être me prendre pour un fou mais j’adore les faits divers ! Potentiellement, cela pourrait inquiéter les psychologues. Mais moi, je crois que tout va bien. Je regarde énormément de séries consacrées aux tueurs en série comme Mindhunter ou récemment Dahmer, qui retrace le parcours sanglant de Jeffrey Dahmer. Cela a fait énormément réagir les gens ces derniers temps.

J’ai beaucoup apprécié ces deux séries parce qu’elles sont inspirées de faits réels. Tout m’intéresse dans les faits divers. Après chaque épisode, je fais des recherches, je regarde d’autres documentaires pour rentrer dans les détails. Ce n’est pas le crime en soi qui me plaît mais plutôt le suivi de l’enquête et les différentes méthodes des meurtriers pour réussir à récidiver.

Je trouve que malgré leur folie, les tueurs en série sont très intelligents et possèdent une très bonne gestion du stress. Je trouve très intrigant le sang-froid dont ils font preuve. Je m’intéresse aussi beaucoup à leur « cavale », j’essaye de comprendre comment ils procèdent. Ça raconte beaucoup sur la société, sur ce qui se passe de nos jours. Le passage à l’acte ce n’est pas fascinant, mais cela intrigue. Aller voir un procès, ça m’intéresserait, pour meurtre par exemple, surtout si c’est pour quelqu’un que je connais.

Une raison perso

Si ces histoires m’intéressent autant c’est qu’il y a une autre raison : j’ai été confronté à un fait divers sanglant dès mon enfance. À l’âge de 3 ans, je vivais dans un quartier pavillonnaire avec mes parents et ma sœur. Tout le monde s’entendait relativement dans le lotissement. Tout a changé le 5 juillet 2009 lorsqu’un drame a touché mes voisins.

En gros, le mari a tué sa femme et leurs deux enfants ont vécu chez leur tante. Maintenant ils sont majeurs. Le père, il a pris 20 ans de réclusion criminelle à la prison de Fleury-Mérogis. Néanmoins, il devrait sortir dans pas longtemps car il a obtenu une remise de peine pour bonne conduite. Je vous ai dit, je suis les affaires ! Depuis ce jour-là, j’ai commencé à me passionner pour ce type d’événements.

Je me tiens au courant des dernières informations, même si de nos jours des cas comme le Petit Grégory n’avancent plus. Michel Fourniret c’est encore plus dur car il est décédé pendant la crise sanitaire. Je suis aussi les affaires de pédophilie, comme celle d’Émile Louis. Cela n’arrive jamais par hasard. On peut remarquer que leurs actes sont souvent liés à des problèmes psychiatriques, de la folie pure, ou des manques lors de l’enfance.

Les gens —surtout les adultes— peuvent penser que c’est bizarre, mais mes amis pas du tout ! On en fait des blagues, même si ces faits sont graves. J’en parle souvent à la maison, mais cela n’intéresse pas trop mes parents. C’est une passion peu commune, mais je ne pense pas que ce soit inquiétant.

Pas d’empathie

On peut dire que je n’ai pas de cœur car cela ne me touche pas. La mort ne me fait pas peur, c’est quelque chose qui doit arriver un jour ou l’autre. Je trouve ça triste pour les gens qui restent et qui sont affectés, mais je n’ai pas d’états d’âme pour la personne décédée. Je tiens quand même à préciser que je ne tolère en aucun cas les actes, je m’y intéresse seulement.

Je ne pense pas que ce soit du voyeurisme. Si ces infos sont partagées au grand public, c’est que c’est fait pour être vu. Je pense que c’est un moyen de prévenir et d’informer. S’il s’agit d’un meurtre, ça peut mettre en alerte certaines personnes. Ça peut aussi permettre aux familles de ne pas avoir à informer tout le monde. Plus tard, j’aimerais travailler sur ces sujets. Cela pourrait être dans le journalisme car j’apprécie énormément l’investigation, sinon magistrat, mais pas policier.

Léo, 16 ans, lycéen, Montpellier

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