Aël E. 11/07/2023

La lecture m’a aidé face à la dépression

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La lecture, c’est ce qui a permis à Aël de fuir ses problèmes et de sortir de sa dépression. Désormais, il souhaite devenir bibliothécaire.

Vous, quand vous lisez, c’est pour vous divertir ? Eh bien moi, ce n’est pas tout à fait ça. À la base, je lisais peu. Mais en novembre 2021, j’ai commencé à me faire harceler au lycée. Puis, des problèmes familiaux me sont tombés dessus : divorce de mes parents, dispute avec mon père. Cela m’a fait tomber dans un état dépressif.

Durant cette période, j’étais amorphe dans mon lit, dans le noir. À force de traîner sur TikTok, j’ai découvert les mangas et manhwas, des bandes dessinées japonaises et coréennes. Après avoir découvert cet univers, j’allais régulièrement sur des sites pour en lire. Principalement de la science-fiction, de la fiction et de la fantasy… Du classico-classique ! En manga, je lisais principalement Black Clover, Mashle et DBZ. En manhwa, c’était plus Solo Leveling, God of High School et Swordmaster’s Youngest Son. Ça me permettait de fuir mes problèmes familiaux, ma dépression naissante et donc d’éviter d’avoir trop d’idées noires dans la tête. À cette époque, tout ce que je voulais, c’était mourir.

J’échouais dans quasiment tout ce que je faisais. Je ne savais pas ce que je voulais faire de ma vie. Après la dispute avec mon père, ma relation avec ma mère et mes frères et sœurs s’est aussi dégradée. Puis, mon père est parti de la maison. En tant qu’aîné, je me suis retrouvé à une place qui n’était pas mienne. Presque celle de père de famille. Ça m’a rajouté plus de pression sur les épaules. Mais grâce à la lecture, j’ai enfin pu sortir la tête de l’eau.

De la passion à la vocation

Mars 2023, une période beaucoup plus calme de ma vie. Après avoir reçu un traitement et être sorti de cet état dépressif, ma relation à la lecture a changé. Maintenant, je lis par plaisir et non plus pour m’échapper. Je lis plus et plus souvent, toujours en format virtuel et quelques mangas papier. À cette même période, j’ai eu envie de découvrir le métier de bibliothécaire. J’ai cherché un stage. J’ai essuyé plusieurs refus, mais par miracle, la médiathèque de ma ville a accepté de m’accueillir une semaine.

Le stage s’est passé à merveille. J’ai été très bien accueilli. Je kiffais ce que je faisais, j’étais épanoui. Pour la première fois de ma vie, je me suis dit : « C’est ça que je veux faire ! » Pendant ce stage, j’ai proposé des idées pour créer un escape game ou pour trouver un nom pour le coin dédié aux adolescents. À la fin, mes collègues m’ont dit : « On a l’impression que ça fait longtemps que tu es là. »

Depuis ce stage, je veux travailler dans une médiathèque. Étant donné que la lecture m’a aidé, je souhaite m’investir pour que la lecture soit accessible au plus grand nombre. Par exemple, dans ma ville, il y a un secteur avec des ouvrages « faciles à lire » pour les personnes qui ont des difficultés.

Juin 2023. J’ai un nouveau stage prévu dans la médiathèque de ma ville, pour trois semaines cette fois. Et j’ai une piste pour un autre stage dans un autre établissement. Surtout, j’ai une formation en vue : celle d’auxiliaire bibliothécaire. La lecture était une passion, elle est devenue mon projet professionnel. Et surtout, sans elle, je ne serai même plus là.

Aël, 18 ans, en recherche d’emploi, Gourin

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