L’Aïd, une fête, deux ambiances
L’Aïd al-Adha (fête du sacrifice) est une fête islamique que les musulmans célèbrent 70 jours après le ramadan. Elle dure trois jours. Les musulmans se réveillent tôt le matin et s’habillent avec leurs plus beaux vêtements. Ils vont faire la prière à la mosquée. Les personnes avec le plus de moyens égorgent, ou font abattre par un sacrificateur, une bête. Ça peut être un mouton ou une chèvre… Reste qu’il y a des grandes différences si on fête l’Aïd en France ou au bled.
Pour moi, le bled, c’est le Pakistan. Je me souviens que, là-bas, on respectait les codes avec toute la famille. Nous les jeunes, on demandait de l’argent aux oncles, aux cousins et aux grands de la famille. Je me souviens que j’avais la rage car les plus grands avaient toujours plus d’argent que les petits.
On achetait plusieurs vaches et on les ramenait dans le grand bâtiment de mon oncle. Avec les autres petits, on allait les voir tout le temps et on leur donnait à manger. Puis, le jour de l’Aïd, les grands se réunissaient pour les abattre. Avec tous les petits, on se mettait à pleurer car on pensait aux moments passés avec les vaches.
En France, tout est moins fort
En France, ce n’est pas du tout la même ambiance. Déjà, tout le monde ne participe pas à la fête. Malgré ça, mes parents essaient d’être les plus fidèles possible à ce qu’on faisait au bled. On se réveille quand même tôt le matin, on va quand même à la mosquée, mais j’ai ce sentiment de nostalgie. J’ai envie que toute ma famille soit présente.
On achète quand même un mouton vivant. Quand j’étais dans mon ancienne maison avec un grand jardin, je me souviens qu’il avait sauté sur le canapé et couru partout dans la maison. On avait passé quatre jours avec lui. Moi et mon frère, on allait lui chercher de la nourriture. On commençait à s’attacher à lui. Quand on a dû l’abattre, j’étais triste mais pas autant que mon frère. Il s’est caché pour pleurer.
Ce qui ne change pas, c’est que ça reste une belle fête solidaire. En France et au bled, on fait beaucoup de barbecues et de plats avec la viande. On donne à ceux qui en ont besoin. La famille et les amis se réunissent pour partager de bons moments mais aussi pour aider.
Ak, 14 ans, collégien, Villiers-le-Bel