Le basket à haut niveau, c’est ma vie et mes nuits
En semaine, je m’entraîne de 20h45 à 23h15. Je fais deux heures et demie, quatre fois par semaine. Et le dimanche, il y a des matchs. En Italie, j’étais habituée à m’entraîner deux fois par jour, le matin et le soir, sauf le lundi et le samedi. Au début, c’était difficile parce que je devais m’adapter mais, maintenant, j’ai pris le rythme.
Mes nuits sont généralement toutes dédiées au basket. Je pars à 19h15 de chez moi et je prends le métro 7 à Stalingrad, puis je change et prends la ligne 4 pour aller à la gare de l’Est, puis le RER C pour Athis-Mons. En tout, je fais trois heures de transport, une heure et demie à l’aller, et encore une heure et demie au retour.
Vers 1h15, je suis chez moi. Pendant que je me douche, je réchauffe les choses à manger (que je prépare avant d’aller m’entraîner), je mange, et je m’endors vers 2 heures. Le lendemain, je me réveille à 7h25. Mais les cinq heures de sommeil me suffisent pour reprendre des forces. Et l’après-midi, je dors vingt minutes.
Plusieurs fois, je n’ai dormi que deux heures la nuit parce que je revenais de voyage et que le lendemain, j’avais l’école et que je devais étudier. Les nuits d’études sont terribles… Mais j’ai beaucoup plus de concentration et de silence.
Le stress fait partie du jeu
Le basket est ma passion depuis petite. À 13 ans, j’ai décidé d’accepter une offre d’une équipe de haut niveau à cinq heures d’Ancona (c’est une région d’Italie où vivent mes parents) et j’ai déménagé seule. Au début, c’était difficile, j’étais l’une des plus jeunes… Puis, au bout de deux ans, une autre équipe de série A2 m’a appelée et je ne pouvais pas refuser. Ils avaient un objectif que je voulais atteindre, celui de pouvoir accéder à la catégorie supérieure, à la première division italienne A1. J’ai été là-bas pendant trois ans, puis les deux dernières années, j’étais en Sicile, toujours en A2.
C’est beaucoup de stress, mais le basket, c’est ma vie. Ce que j’aime le plus, c’est l’adrénaline du début : je charge l’énergie et la tension qui est dans l’air, c’est une chose vitale pour moi. Les soirées sportives, c’est souvent très stressant. Si un jour je m’entraîne mal, la nuit je pense à tout ce que j’ai mal fait et je pense à comment m’améliorer, mais pas en me comparant : en me demandant si je fais de mon mieux, si l’erreur commise est due à la concentration ou parce que je ne peux vraiment pas le faire.
Donner le meilleur de soi-même
Aujourd’hui, je suis dans une équipe qui a pour objectif de monter dans la catégorie supérieure, mais je ne sens pas beaucoup de stress dans l’air. Au contraire, je ressens de la tranquillité, et c’est étrange… Mais je trouve ça beau.
Mon coach a toujours dit que pour progresser, il faut du désir et de la détermination. Ma famille m’aide beaucoup dans mon cheminement sportif, mes parents me laissent toujours décider seule de ma vie et me donnent de bons conseils.
J’ai atteint mon objectif : j’ai joué dans l’élite, et maintenant je veux essayer autre chose. C’est aussi pourquoi je suis venue ici en France, j’avais besoin de nouveaux objectifs : être plus agressive, et savoir augmenter et diminuer le rythme de jeu.
Je me suis mise beaucoup de pression pour y parvenir parce que je veux être une joueuse parfaite. Je dois dire que la vie de sportif n’est pas facile… mais je pense avoir trouvé mon juste équilibre. En fait, mon équilibre, c’est le basket-ball.
Mare Diouf, 20 ans, en formation, Paris