Le foot en club, c’est trop cher

Je voudrais jouer en club mais je n’ai pas les moyens pour payer la licence. Ça coûte 300 euros par an. Je ne peux pas payer ce prix. Je ne trouve pas ça normal, tout le monde devrait pouvoir jouer au foot. Ça ne nous laisse que la rue et les stades de la ville, qui ne sont pas toujours disponibles.

En plus de la licence, il y a aussi les équipements. On achète notre matériel, les crampons, les ballons. J’ai pu acheter mes crampons chez Decathlon à 60 euros. C’est cher mais j’ai réussi à avoir l’argent grâce à une formation. J’ai joué en club quand j’étais petit au Sénégal. C’était payant mais ça restait abordable. C’est une fois arrivé en France, il y a un an, que j’ai dû arrêter le foot en club. C’était devenu trop cher. Depuis, j’ai l’impression d’être devenu un flemmard.

Des nouveaux amis au stade

Aujourd’hui, je joue au stade Suzanne Lenglen, à Issy-les-Moulineaux. On ne peut pas y aller tous les jours, parce qu’il y a des clubs qui jouent la semaine. Ça ne nous laisse que les week-ends et les vacances. Ça m’est arrivé plusieurs fois de m’y rendre et il y avait déjà une équipe qui jouait. On leur propose toujours de faire une troisième équipe pour jouer avec eux. Soit ils acceptent et on joue soit ils refusent et on doit attendre. Quand c’est enfin notre tour, mes potes et moi, on fait un petit tournoi avec trois équipes de huit joueurs. On fait dix minutes de match et on va jusqu’à deux buts. C’est comme ça tous les samedis.

Quand je suis parti du Sénégal, j’ai laissé tous mes amis sur place. Alors, au début, j’allais au stade tout seul. Par la suite, j’ai commencé à jouer avec d’autres personnes, à faire connaissance. On est devenu amis. Jouer ensemble tous les week-ends, ça crée des liens. J’aimerais jouer plus souvent, mais il n’y a pas assez de stades et de terrains. Il faudrait des endroits réservés pour les personnes qui n’ont pas de club ni de licence.

Doucouré, 18 ans, en formation, Montreuil