Luna E. 04/09/2024

L’école ou la danse

tags :

Depuis son entrée au lycée, Luna hésite à arrêter la danse, sa passion et soupape de décompression. Plus le bac se rapproche et plus la pression des profs et de ses parents est forte.

Je vais sûrement arrêter la danse. Ce n’est pas que ça ne me plaît pas. Au contraire, j’adore. C’est un lieu où je ne vois pas la pression de la vie quotidienne. C’est un lieu où je me sens plus libre. La danse contemporaine est le seul endroit où je peux m’exprimer sans être jugée. Il n’y a pas d’erreur. Tu peux juste t’améliorer. Chacun a ses propres énergies. On va juste s’inspirer les uns les autres. Je fais de la danse depuis sept ans. Danser librement quand j’entends la musique s’allumer me plaît. Cette activité est idéale pour moi.

Ce qui m’oblige à m’arrêter, c’est le temps. Je vais rentrer en première. Je sais qu’avec le bac et Parcoursup, je suis obligée de faire passer l’école avant la danse. Je le sais même depuis le début de la troisième grâce aux avertissements de mon entourage. Déjà parce que je n’ai pas forcément des notes très élevées. Mais aussi parce qu’avec mes six heures de danse par semaine, plus le trajet qui sépare ma salle de danse de ma maison, ça fait beaucoup.

Le fait d’en parler autour de moi n’arrange pas du tout. D’un côté, ma prof de danse dit qu’il est totalement possible de continuer même en terminale et de l’autre côté mes parents m’encouragent à ne pas continuer pour pouvoir me concentrer sur mes études.

Trop, tout le temps

Ici, en France, le système scolaire n’est pas du tout approprié aux gens qui veulent pratiquer une activité extrascolaire. Ils ne font rien pour aider les jeunes, ils sont seulement là pour ajouter des épreuves, des heures de cours… Je fais du  8 heures – 17 heures, parfois même 18 heures. Enchaîner avec deux heures de danse, puis faire la charge de devoirs et préparer les examens que nous donnent nos profs du jour au lendemain…  ça fait beaucoup. Sachant que je me lève toute la semaine à 6h30 et que j’essaie d’avoir un minimum d’heures de sommeil.

Tout ça en m’imaginant le pire : la suite du lycée que mes parents et même mes profs définissent comme très dure. Trop dure pour moi avec une activité à côté. Et puis, il y a leur pression. Ils me demandent sans arrêt plus de temps de travail à la maison, plus de concentration, de toujours être meilleure dans chaque domaine. Et, malheureusement, ils me comparent tout le temps aux autres élèves.

Tout ça demande une sacrée énergie, organisation et confiance en soi… que je n’ai pas forcément. Ce qui m’attriste, c’est que dans d’autres pays comme l’Allemagne, où mes frères font leurs études, ils font du 8 heures – 14 heures max à l’école. Ils ont toute la journée pour les loisirs, les devoirs et plein d’autres choses.

Luna, 15 ans, lycéenne, Île-de-France

Partager

Commenter