« Les chiens, je leur mets tempête »
C’était il y a cinq ans : j’avais 10 ans et mon petit frère 5. Nous étions avec notre père et nous marchions dans les rues de Brive pour aller chez ma grand-mère. Vers la Caisse d’épargne, nous avons croisé un monsieur. Il avait un chien qui avait l’air enragé, affamé et déterminé. Il n’avait pas de muselière et il n’était pas tenu correctement en laisse. Le monsieur, lui, était joyeux et regardait son téléphone. Ça a été beaucoup moins joyeux quelques minutes plus tard.
Tout à coup, il a lâché son chien qui s’est mis à me courser. C’était un malinois, une race utilisée par les forces de l’ordre et qui est connue pour ses capacités physiques et intellectuelles exceptionnelles, j’ai vérifié sur Internet. Dans toute ma panique, avec l’adrénaline, et comme je suis le mini Mbappé, je lui ai mis tempête. Sauf que du coup, il est allé vers mon petit frère et l’a mordu dans le dos avec rage. C’était comme s’il voulait défendre son maître. Je pense qu’il a relâché mon frère avec le sentiment du devoir accompli.
Une vraie blessure
Mon petit frère a hurlé. Mon père avait beaucoup de colère envers l’homme mais il s’est retenu pour ne pas s’énerver. Il a appelé ma mère pour emmener mon petit frère aux urgences. Il est resté trois ou quatre jours à l’hôpital. Ça lui a pris quelques semaines de repos pour se rétablir complètement. Il a gardé une cicatrice dans le dos pendant à peu près deux ans ! Ma famille a porté plainte contre le monsieur et on a gagné.
J’avais déjà très peur des chiens et tout cela n’a rien arrangé à ma phobie. Dès que j’en vois un sans laisse, je prends mes distances. Je trouve qu’il y a des chiens trop excités qui peuvent faire trop de choses maladroites, comme mordre. Mais s’ils courent vers moi, de toute façon, je leur mets tempête.
Hodeyfa, 14 ans, collégien, Brive-la-Gaillarde