Drépanocytose 1 – basket 0
J’adore le basket, le terrain et les joueurs comme Ja Morant et LeBron James. Je regarde un peu tous les matchs, surtout les Lakers de Los Angeles, les Grizzlies de Memphis et les Warriors de Golden State. J’aimerais en faire, comme mon meilleur ami. Je vais bientôt aller le voir jouer et je le motive jour et nuit.
Ma maladie, la drépanocytose, m’empêche de jouer. J’ai moitié moins de globules rouges que tout le monde et ils sont fragiles et se cassent. Je suis née comme ça. Je me fatigue beaucoup. Souvent, je ne marche pas droit. Je vois flou. Je n’entends plus rien autour de moi. Je dois carrément m’asseoir. Je n’arrive plus à me tenir debout. Un jour, par exemple, je sortais de chez moi pour aller au cinéma avec un ami, sa mère et sa sœur. Tout d’un coup, je ne me suis pas sentie bien. J’ai entendu mon cœur battre fort. Je ne l’ai pas dit aux personnes avec moi. Au bout de dix minutes, j’allais mieux et j’ai pu partir du cinéma.
Je fais du sport au collège mais ils ne connaissent rien à cette maladie. Des fois, mon prof me demande de faire des efforts et d’arrêter mon cinéma. Je ne lui réponds pas. Je ne lui en ai même pas parlé. Je pense qu’il ne comprendrait pas. Et puis, même s’il faisait plus attention à moi, je ne veux pas qu’il me prenne pour une personne faible. À l’école primaire, c’était mieux. Ma prof connaissait ma maladie et, quand on allait à la piscine, elle prenait toujours soin de moi et me sortait de l’eau plus tôt que les autres.
Kiara, 14 ans, collégienne, Saint-Denis