Kadiatou M. 11/01/2021

Maman solo, le confinement m’a rendu malade

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Kadiatou a très mal vécu son confinement car elle s'inquiétait beaucoup pour ses enfants. Tout le temps stressée, elle a vécu un réel cauchemar.

J’ai vécu mon confinement seule avec mes deux enfants de 3 ans et 1 an. Voulant les protéger de la maladie du coronavirus, je me suis tellement mise de pression que je suis tombée gravement malade de stress. Je ne m’étais jamais retrouvée seule avec eux, car avant, je vivais avec ma famille en Guinée puis je me suis mariée en France sans connaître personne ici. Juste avant le confinement, je me suis séparée et le père de mes enfants nous a abandonnés. Voilà pourquoi ça a été très difficile.

Confinée, la seule occasion qui me faisait sortir c’était d’aller au magasin faire mes courses. Mais chaque matin, je me levais avec cette boule au ventre, me disant peut-être que moi et mes enfants serions parmi les cas confirmés de la journée.

Franchement, c’était un réel cauchemar pour moi. Je me suis rendue chez mon médecin cinq jours de suite. Pour moi, chaque jour, j’étais sûre d’avoir tous les symptômes du Covid-19 ! Je me grattais la gorge sans cesse, je n’arrêtais pas aussi de faire de grosses inspirations pour vérifier ma respiration… Mais à chaque consultation, le médecin me disait toujours cette même phrase : « Madame, vous n’avez pas la maladie, essayez de vous déstresser ! »

J’étais sûre à 1 000 % d’avoir attrapé la maladie

Au final, il m’a prescrit un déstressant pour me calmer.  Mais franchement, je ne croyais pas trop à ce qu’il me disait. Pour moi, j’étais sûre à 1 000 % que j’avais attrapé la maladie. D’après ce que disaient les docteurs, le virus ne se manifestait que 2 semaines après la contamination. Et à chaque fois que je revenais de chez le docteur, j’étais plus désespérée que jamais.

Je me disais que j’avais attrapé la maladie mais que le médecin ne la voyait pas. Toujours désespérée, j’ai finalement pris une grosse décision : prendre un peu de distance avec mes enfants en diminuant les bisous et les câlins pour ne pas les contaminer. Sachant que les enfants en bas âge ont toujours besoin des câlins et des bisous de leur maman, sincèrement, ça a été très très dur pour moi et mes trésors.

Les mamans savent ce que ça fait d’être privées des petits câlins de nos bouts de chou. Mais à ce moment, je ne savais plus quoi faire, donc je me suis presque isolée de mes enfants. J’ai aussi arrêté de regarder le journal, ça me stressait plus qu’autre chose.

Si j’allais en quarantaine, qui allait s’occuper d’eux ?

Et là un matin à mon réveil, j’ai décidé d’appeler le numéro d’urgence. J’ai composé le numéro mais j’hésitais vraiment. J’ai composé le numéro une première fois, j’ai raccroché de suite. Une deuxième fois et une troisième pareil. Je me posais un millier de questions dans ma tête, je me disais que si j’étais positive, je devrais quitter mes enfants qui ont plus besoin de moi que jamais. Parce que je représente tout pour eux, maintenant que je joue le rôle de papa et maman. Si je devais aller en quarantaine, qui allait s’occuper d’eux ? À ces pensées, je n’étais pas bien, je tremblais assise au bord du lit.

Tandis que je pensais à comment protéger mes enfants à tout prix, le téléphone sonne. C’était le numéro d’urgence qui me rappelait. J’explique alors au monsieur ce qu’il m’arrive. Et là, vous imaginez ce qu’il m’a dit ? « Madame, je crois que vous êtes trop stressée, je le sens à travers votre voix. Le mieux c’est d’aller voir votre médecin généraliste pour faire une consultation. Si les symptômes que vous dites persistent, rappelez ! »

Reprendre des activités m’a fait du bien

Le monsieur me disait donc de retourner voir mon médecin, celui que je ne croyais pas ! Sur le coup, franchement, j’ai réussi à prendre un grand souffle. Je me sentais soulagée à moitié, peut-être parce que j’avais une confirmation de ce que mon médecin m’avait dit.

Après ce coup de téléphone, j’ai commencé à me ressaisir et le stress commençait à diminuer petit à petit. Mais même après l’annonce de déconfinement, je ne me suis pas de suite déconfinée et je suis restée à la maison. Maintenant avec le recul, je vis très bien la situation. Le fait de reprendre des activités et de ne plus être enfermée toute la journée me fait du bien.

 

Kadiatou, 25 ans, en formation, Marseille

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