Ma meilleure amie est une fille

L’amitié fille–garçon, pour moi, ça existe. Avoir une meilleure amie fille ne devrait pas être tabou.

Moi, j’ai une meilleure amie. Et je pense que c’est important car elle n’a pas le même point de vue qu’un homme. Parfois, elle arrive à me raisonner. Par exemple, quand j’allais m’embrouiller avec ma mère, je lui expliquais et elle me raisonnait. Elle me disait que ce que je faisais n’était pas bien.

Entre mecs, on ne parle pas

Avec une fille, c’est plus facile de parler de sujets tabous, et même de problèmes de famille, qu’avec des garçons. La plupart du temps, je suis plus avec mes cousins. On va faire du foot, on va au ciné, mais on ne parle pas de vrais trucs. On peut parler de la finale de la Ligue des champions par exemple. Je n’ai pas trop de potes extérieurs. J’en ai eu, mais c’est pas comme elle.

Avec elle, je peux tout faire. Par exemple, faire du sport, du shopping, aller manger. Des fois, quand j’ai envie de sortir, c’est elle qui me donne des idées. Un jour, je devais sortir avec une fille. J’ai direct appelé ma meilleure amie. Elle m’a dit quoi faire et m’a même donné le nom d’un restaurant. Donc j’ai fait ça. Et c’était bien, c’était drôle.

«  Vous devriez vous mettre ensemble »

Mes potes la voient en photo, mais ils ne l’ont jamais vue en vrai parce qu’elle habite dans une autre région. On s’est rencontré là-bas, là où j’habitais avant. Ça date de ouf, ça fait au moins huit ans. J’avais 11-12 ans. Quand j’ai eu besoin d’elle, elle était là pour moi.

Elle est sud-africaine. Les gens disent que comme c’est une belle fille, il ne peut pas y avoir que de l’amitié entre nous. Ils disent qu’on doit forcément être attirés. On était au téléphone ensemble, et un de mes potes nous a fait la réflexion, il a dit  : «  Vous devriez vous mettre ensemble », et tout les deux on a répondu  : « Impossible ! »

Chauboni E., 20 ans, volontaire en service civique, La Courneuve