Julie P. 16/01/2024

Mon premier amour, mon premier trauma

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Julie est tombée amoureuse pour la première fois quand elle était au collège. Rapidement, il a commencé à lui faire du chantage affectif et à la harceler.

À 14 ans, j’ai rencontré un garçon au collège qui avait un an de plus que moi. Je le trouvais attirant, il était grand avec les cheveux blonds et des yeux verts. Mais je n’osais pas du tout lui parler, il m’intimidait beaucoup.

Un jour, j’ai décidé de faire le premier pas. Au début, il n’était pas d’accord car je ne l’intéressais pas. J’ai lâché l’affaire pendant un moment. Mais comme on avait des potes en commun, je continuais à le regarder en secret.

Plus tard, je lui ai parlé sur Snap et le feeling est passé. Il m’a proposé qu’on se voit. J’étais stressée parce que j’avais hâte et envie que ça se passe bien. On a fini par s’embrasser. Rapidement, on s’est mis en couple. On a alors commencé à se voir de plus en plus.

Premier amour

Un an après, il a fini le collège et moi j’y étais toujours. On se parlait le soir et le week-end, on se voyait chez lui sans que ses parents le sachent. Tout se passait bien. Il a fini par me présenter à sa famille et le feeling est bien passé. J’étais la bienvenue chez eux, ils demandaient toujours de mes nouvelles.

C’était ma première relation, je n’avais encore jamais embrassé quelqu’un, ni eu de relations avec un garçon, mais je me sentais prête avec lui. Je pensais que ça allait durer toute la vie.

Un jour, on a voulu essayer de faire l’amour mais j’étais stressée, donc j’ai arrêté tout de suite. Après ce jour-là, il est devenu distant. C’était un peu avant la période du Covid, donc on se voyait moins et je me posais plein de questions.

Du coup, j’ai cherché à attirer son attention, pour faire que les choses redeviennent comme avant. J’ai essayé de parler de manière ambiguë avec un garçon sur les réseaux. Il avait mes codes d’accès et il l’a vu. Il s’est énervé. J’ai alors décidé de faire une pause dans notre couple, pour voir si on se manquait.

Et on s’est vite retrouvés parce qu’on s’est rendu compte qu’on s’aimait encore. Je me sentais enfin prête à le faire avec lui.

Je me sentais piégée

J’allais chez lui, on faisait ça souvent, mais parfois je n’en avais pas envie. Dans ces moments-là, il pleurait dans son coin, il disait que je ne voulais pas le faire avec lui car il était nul au lit. En fait, j’avais juste pas envie de le faire sur le moment.

Il y a des jours où je suis carrément partie et il le prenait encore plus mal. Alors parfois, c’était plus fort que moi, je n’avais pas la force de partir et je me forçais à le faire. Je me sentais piégée.

Avec toutes ces disputes, je n’avais plus les mêmes sentiments qu’au début. On n’était plus sur la même longueur d’onde. J’allais vers d’autres garçons quand on se disputait. Je cherchais à avoir de l’attention ailleurs, à être rassurée. Il a fini par me tromper. Ça a été une vraie trahison pour moi.

J’étais mal mais quand même obligée de répondre à ses messages. Sinon, il me harcelait. Je lui répondais de temps en temps, pour le rassurer. Mais même en faisant ça, il ne m’écoutait pas. Parfois, il allait jusqu’à appeler ma mère. Il m’oppressait alors que j’étais en vacances et que j’avais envie de profiter avec ma famille. À ce moment-là, j’ai décidé que j’allais le quitter.

Impossible de le quitter

Un jour, je suis allée dormir chez une copine. Je lui parlais sur Snap, on n’arrêtait pas de se disputer parce que je ne lui répondais pas. Je voulais juste profiter d’un moment avec mon amie pour m’aérer l’esprit. Il a eu peur que je le quitte, alors il est venu devant chez ma copine. Il savait où j’étais parce qu’il avait ma localisation, il me surveillait. Il a menacé la mère de mon amie pour que je sorte de chez elle. Il a négocié et j’ai fini par céder, car même si je ne voulais pas, je savais que si je disais non il n’allait pas lâcher l’affaire.

Je suis descendue seule, je me suis retrouvée face à lui, il pleurait. Il disait que ce n’était pas contre moi, mais qu’il allait se suicider. Il envoyait des messages vocaux à ses potes en leur disant au revoir. Je n’avais pas peur mais il a réussi à me faire culpabiliser quand même. C’était trop pour moi alors je suis remontée chez ma copine. Sa mère a appelé la sienne, qui est venue le récupérer.

Après la rupture, au collège, ça n’allait pas. Je sentais les gens me regarder bizarrement. Parfois, ils m’insultaient dans la classe, dans la cour et même en dehors du collège. J’ai compris petit à petit qu’il avait raconté à tout le monde qu’on avait fait notre première fois ensemble. J’ai alors tout raconté aux gens qui m’entouraient pour qu’ils soient au courant de la situation.

Déposer plainte pour aller mieux

Heureusement, pour surmonter ça, mes copines m’ont aidée. Il y a aussi eu des surveillantes, mes profs et ma mère. J’ai aussi été suivie par une psychologue que je voyais une fois par mois. Ça m’a fait du bien d’avoir du soutien. Grâce à ça, j’ai réussi à m’en sortir !

Ensuite, il y a eu deux mois jusqu’au brevet. Je n’avais pas révisé, je n’arrivais pas à me concentrer sur mes devoirs et mes leçons. Je ne me sentais pas bien en classe, dehors, et même chez moi.

J’ai porté plainte pour harcèlement contre lui, je suis allée au commissariat avec ma mère. Ça c’est bien passé, on m’a prise en charge. La policière m’a enregistrée et m’a posé des questions. Il a été convoqué pour donner sa version. Après mon dépôt de plainte, il a eu des travaux d’intérêt général pendant une semaine.

Depuis cette histoire, je ne cherche plus à avoir de relation avec quelqu’un. Je pense que j’ai encore besoin de faire un travail sur moi-même avec une psychologue pour aller mieux.

Julie, 17 ans, en formation, Essonne

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1 réaction

  1. Très beau témoignage…

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