Lucas J. 21/12/2022

Nostalgique et même pas vieux

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Lucas est nostalgique de ses années de primaire. Aujourd’hui, il a perdu une partie de son insouciance mais rêve de devenir sportif pro.

Je suis nostalgique de la primaire. Pour moi, ce fut l’une des meilleures parties de ma vie. Se poser aucune question, profiter de tout, s’amuser à partir de rien, c’était ma vie, avant. Aujourd’hui, même si ça se passe très bien, c’est différent.

L’école, les amis, les animateurs, les professeurs, le sport ou le reste, je profitais. Je prenais beaucoup de plaisir sans penser à plus tard. Contrairement à aujourd’hui, où je dois toujours penser à quelque chose, mes choix et leurs conséquences. À cette époque, j’étais heureux, sans même m’en rendre compte. Pour moi, l’école était plus stimulante que le lycée, j’étais content d’y aller.

À l’époque, j’avais de l’énergie à volonté. Dans la cour, j’étais toujours avec mon groupe d’amis, le même, du CP au CM2. On s’est séparés en entrant chacun dans un collège différent. Je ne regrette pas forcément mon groupe de copains, comme j’ai pu faire de nouvelles rencontres.

Aujourd’hui, je reste globalement heureux, mais il y a des phases de fatigue physique et surtout morale. Avec les cours et les entraînements de volley, les heures de sommeil me manquent parfois. Je parle toujours avec mon ancien meilleur ami sur les réseaux sociaux, mais on n’a pas trop le temps de se voir depuis que je suis parti à Montpellier. J’en vois un autre de temps en temps, mais je ne le considère plus comme un ami.

Que des bons souvenirs

Dans la cour, on avait créé un jeu, on l’avait appelé le zombie. Pour faire venir des joueurs, on s’attrapait par les épaules en criant dans la cour « zombie » jusqu’à ce que d’autres se greffent à nous… C’était bien drôle. Les maîtresses nous laissaient faire.

Je me souviens d’un maître, Monsieur Robert, j’étais son chouchou ! Il m’avait offert un petit cadeau, une sorte de bougie décorée. Il y avait aussi madame Agnèse, ma prof de CE1, qui était ma préférée. C’est elle qui m’a mis au volley. Dans l’ensemble, je m’entendais plutôt bien avec tous les professeurs que j’ai eu en primaire.

Pendant les ALAE, les temps de jeu et de repos, on faisait souvent du tennis de table, j’étais le meilleur du groupe. Lors des ALAE du soir, après l’école, on prenait le goûter tous ensemble. On se partageait ce que nos parents nous donnaient. On s’amusait avec un jeu de cartes qui s’appelait Fantasy. L’animateur Nicolas était doué dans plusieurs domaines artistiques. Il avait converti mon groupe de potes à ce jeu aux personnages fantastiques. Tous ensemble, on avait une vraie cohésion.

La dernière année, en CM2, on avait même installé un filet de volley entre deux arbres dans la cour. L’animateur, Nicolas, nous a un jour ramené un bâton du diable. C’est un objet avec lequel on fait des figures artistiques à l’aide de deux baguettes. Avec beaucoup d’entraînement, j’ai appris à en faire. J’aimais bien, et comme peu de gens le maîtrisaient, cela impressionnait.

Même le travail était un amusement

À l’époque, un nouveau jeu était sorti, Overwatch sur PS4. On l’avait acheté en même temps, avec plusieurs potes. On se retrouvait presque tous les soirs pour y jouer en ligne. Après, je passais beaucoup de temps avec mon père, jusqu’à très tard, à travailler les cours pour avoir les meilleures notes possibles, c’était très important pour lui.

Au niveau scolaire, même si on était en compétition avec mes amis, on se tirait vers le haut. Au collège, mon père me laissait faire mes devoirs seul car il avait changé de travail et n’avait plus le temps. Sans mes anciens copains pour me challenger, le mot flemme est apparu. Mes notes ont baissé. Avec ma bande de potes, on passait plus de temps à s’amuser qu’à travailler.

Aucun jugement entre nous

Je pouvais me rouler par terre, déchirer mes vêtements, courir à volonté… Je me sentais invincible. Maintenant, c’est différent, je fais moins confiance aux gens. Il n’y pas de raison particulière, à part que les gens pensent souvent à leurs intérêts et pas aux personnes qui les entourent ! Je crois que cette époque me manque, même si je n’ai pas spécialement envie d’y retourner. Je veux voir ce que le futur me réserve car c’est aussi la partie qui va vraiment me rendre heureux.

Le volley est maintenant ma principale source de plaisir, je ne pense plus qu’à cela et à devenir toujours plus fort. C’est aussi mon principal amusement avec mes amis, même si je n’oublie pas que c’est un projet très sérieux. Depuis la rentrée, je suis au pôle espoir de Montpellier en jouant à un niveau n3 et n2. J’essaierai d’intégrer un centre de formation.

Je n’ai pas peur de grandir, je veux juste profiter et être heureux. Je me demande parfois quelle sera la meilleure période de ma vie. L’enfance ? L’époque actuelle ? Une période dans le futur ? Je ne sais pas moi-même.

Lucas, 16 ans, lycéen, Montpellier

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