Maxime G. 27/07/2024

Pas de cohésion, pas d’aviron

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Pour Maxime, quand on fait partie de la même équipe, on reste soudés dans la défaite comme dans la victoire. Une vision du sport que ne partage pas tous les licenciés de son club d'aviron.

Nous sommes sur la grille de départ. La course commence. Tout le monde est focalisé sur le bateau. On démarre bien quand, soudain, sous le stress… un faux geste ! Le bateau s’arrête pour remettre en place la pelle. On perd 10-15 secondes, c’est énorme pendant une compétition d’aviron. On passe alors de premiers à derniers.

Il y a deux ans, mon équipe et moi étions aux championnats de France d’aviron. Dans l’équipe, nous étions huit rameurs et un barreur. Ce n’était pas le premier championnat du coach mais le premier pour toute mon équipe. Dans ce sport, l’esprit d’équipe est un des éléments les plus importants pour progresser. Le problème, c’est qu’on ne s’entend pas toujours.

On est arrivés vendredi dans l’après-midi. À ce moment-là, il y avait une bonne atmosphère au sein de l’équipe. On rigolait et s’amusait tout en restant sérieux pour se concentrer sur la course du lendemain. Le jour de la course, on avait comme objectif le podium. On s’était entraînés toute l’année pour ça. On était allés sur le bassin quelques heures avant notre course pour nous entraîner et vérifier que les bateaux étaient en bon état. On est arrivés avant-dernier à cause du faux geste. Sur le moment, ça nous a bien énervés, mais plus tard, je me suis dit : « Ce n’est pas grave, ça arrive. » Mais ce n’est pas ce que tout le monde pensait. Quelques-uns de l’équipe n’ont pas arrêté de lui en vouloir, allant même jusqu’à l’ignorer.

Ambiance lourde

Nous sommes arrivés premiers de notre finale. C’était la finale E, ce n’était pas celle avec le podium. En aviron, chaque bateau a une finale, même ceux qui ne sont pas dans les dix meilleurs à concourir dans celle pour devenir champion de France. Quelques-uns de mon équipe étaient mécontents, d’autres étaient heureux car ils avaient quand même tout donné. Sur le chemin du retour, l’atmosphère était très pesante. Chacun restait de son côté à regarder un film ou à écouter de la musique.

Cela fait trois ans environ que je pratique l’aviron, un sport d’équipe où l’on est sur des bateaux à rames à deux, quatre ou huit. Je suis dans un petit club et on rame souvent sur la Seine. J’aime beaucoup ce sport. Avant, je pratiquais quatre fois par semaine, donc dix heures. Mais depuis ces championnats, plusieurs personnes ont quitté le club à cause des répercussions que cela a eu au sein de l’équipe.

Moi, j’ai complètement arrêté les compétitions, et je ne vais plus souvent au club. Je n’aimais pas l’ambiance lourde pendant les courses. Je trouve ça dommage, on aurait très bien pu réessayer et gagner l’année d’après avec davantage d’entraînement. Mon coach était un peu déçu. J’étais un des points forts de l’équipage. J’en ai aussi parlé avec mes coéquipiers : ils ont plus réagi comme s’il n’y avait pas eu de problème et comme s’ils étaient parfaits.

Maxime, 15 ans, lycéen, Yvelines

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