Flore C. 11/07/2023

Pas facile de rendre les « vieux » vraiment écolos 

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Écolo convaincue, Flore se désole de voir que ses grands-parents, malgré leurs efforts, ont du mal à adopter les bons gestes.

J’ai grandi dans une famille qui a toujours été plutôt écolo : nourriture bio, compost, potager… Mais à côté de ça, ma grand-mère m’a toujours dit : « Après, moi, la fin du monde… », une phrase utilisée pour justifier ses achats compulsifs et ses allers-retours inutiles en voiture.

Mes grands-parents et mes parents ont grandi dans un monde pas toujours tout rose, mais où l’on croyait en un avenir meilleur. On imaginait des prouesses incroyables de technologie. Mon père pensait carrément qu’on aurait des voitures volantes. Ces progrès se sont en partie produits, mais le réchauffement climatique aussi. Alors ma génération se dit qu’elle n’a pas d’avenir, ou un avenir difficile. Je me demande si entre la surpopulation et les sécheresses à répétition, on pourra encore vivre dans un monde où la nature est présente et où chaque individu peut s’épanouir. Parfois, j’ai peur d’un avenir en mode Mad Max.

Pas le temps de se remettre en question

Quand elle était jeune, ma mamie ne pensait pas à l’avenir, elle profitait juste du présent. Elle a donc vécu une grande partie de sa vie sans penser à la pollution ou à l’environnement. Elle a dû élever ses cinq enfants seule après la mort prématurée de mon grand-père. Entre le travail et les enfants, elle n’a pas eu le temps de remettre en question sa façon de consommer et l’impact de chacun sur l’environnement. Aujourd’hui, elle fait des efforts : elle cuisine toujours pour un régiment, mais au lieu de jeter le surplus, elle nourrit nos poules !

Quand je suis devenue végétarienne, elle m’a dit : « Je vais arrêter de manger de la viande moi aussi. » Mais quand je vais manger chez elle, il y a toujours de la viande. Elle voudrait bien faire, mais les vieilles habitudes ont la peau dure. Elle ne sera jamais vraiment écolo, mais elle fait de son mieux avec ce qu’on lui a enseigné et la vie qu’elle a menée.

Personne n’est parfait…

Quand on connaît l’impact écologique de la conception d’un téléphone portable, je trouve ça fou que mes grands-parents soient toujours à l’affût des dernières sorties. J’ai acheté le mien reconditionné il y a cinq ans, il fonctionne toujours et, si tout va bien, j’espère le garder encore quelques années. Cela semble impossible pour mes grands-parents… Ils ont un faible pour Apple et je crois que c’est pour eux un plaisir de pouvoir changer de téléphone régulièrement. Je me demande s’ils ont déjà gardé un portable plus de deux ans. C’est bien d’avoir des grands-parents à la page, mais dommage que ça aille à l’encontre de mes convictions écologiques !

Depuis que je suis végétarienne, je suis obligée de me faire à manger toute seule quand je suis chez mon père, parce que lui ne s’embête pas à séparer la viande du plat pour que je puisse manger avec lui. Mais c’est peut-être juste une excuse pour me faire cuisiner ! J’ai également changé ma consommation de vêtements en n’achetant uniquement que des vêtements de seconde main. Mais malgré tous ces petits changements dans mon quotidien, je continue à faire des choses qui sont contre mes convictions écologiques, comme prendre l’avion pour aller voir mon autre grand-mère au Portugal, alors que je m’étais promis de ne plus le prendre. Comme quoi, personne n’est parfait !

Flore, 22 ans, en formation, Carhaix 

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