Passionnée d’art grâce aux mangas

« Faut absolument que tu regardes Naruto. » Mon frère m’a dit ça pendant le confinement, en cinquième. Peu après, je suis devenue folle d’animation japonaise, à tel point que je me suis même dit que je voulais en faire mon métier. Alors, j’ai commencé le dessin : c’était ignoble.

Je n’ai pas abandonné pour autant. Mon année de quatrième s’est alors résumé à dessiner des dessins extraits de mangas et d’animes comme Naruto ou encore Jojo Bizarre Adventure.

En troisième, j’ai voulu essayer d’autres styles, et j’ai même commencé à visiter des musées, chose que je n’aurais jamais fait volontairement avant : même si je ne trouvais pas ça désagréable et qu’il m’arrivait de trouver des œuvres à mon goût, notamment des aquarelles.

Le premier musée que j’ai visité de moi-même, c’est le Louvre. Ce n’est pas très original, mais il est relativement près de chez moi. Et comme c’est un musée gratuit pour les jeunes et très connu, je me suis dit qu’il serait facile d’accès.

Jamais sans mon carnet

J’y ai passé tout mon après-midi : j’ai visité toute la partie Egypte antique. Ce n’est pas vraiment la partie que je voulais voir, mais j’ai juste suivi les gens devant moi. C’était très stressant de dessiner en public car tout le monde te regarde et les premiers dessins d’observation sont souvent très brouillons (c’en est presque décourageant). Mais j’ai quand même aimé à tel point que, maintenant, j’y retourne dès que je le peux. Je dessine les œuvres qui me plaisent, surtout dans la partie Richelieu, car elle est calme et que d’autres gens y dessinent, c’est rassurant.

En fait, j’ai découvert à quel point cet environnement m’apaise. Et j’y ai acquis une sensibilité particulière pour l’art. J’adore les statues de la Grèce antique et je suis une énorme fan du mouvement impressionniste. Je ne sors plus dans un musée sans mes carnets de croquis et je l’ai toujours avec moi dans les transports en commun, dans les parcs, etc. Je découvre plein de musées différents, comme le musée des Arts déco, le musée de la vie romantique, le musée Guimet. C’est un des avantages d’habiter près de Paris.

Mes parents apprécient le fait que j’aime visiter des musées. Ils veulent même parfois en faire avec moi. Cependant, je préfère les faire seule, ou alors avec des gens qui aiment dessiner comme moi.

Mon avenir dans l’animation

J’ai même été acceptée dans un lycée d’art : l’école Boulle, en formation métier d’art. Ça m’a demandé beaucoup d’énergie car il fallait avoir de bonnes notes, mais aussi composer un portfolio avec des dessins qui montrent l’étendue de mon travail. Il y avait beaucoup de mangas, que ce soit des personnages inventés ou existants, mais aussi des dessins plus « académiques » pour montrer ma technique comme des paysages à l’aquarelle ou des écorchés.

Suite à des problèmes personnels, j’ai dû quitter cette école en début d’année. Ça a été très dur pour moi. Alors, j’ai commencé des cours d’art avec une professeur. Elle m’a fait découvrir l’histoire de l’art. Elle m’a beaucoup appris sur les différentes techniques artistiques, mais aussi sur moi et mon travail. Et elle m’a permis de rencontrer d’autres personnes passionnées d’art.

Plus tard, je voudrais toujours travailler dans l’animation, ça n’a pas changé. Cependant, pas forcément de l’animation japonaise, car en France on fait aussi de très jolies dessins animés (comme Arcane, Wakfu, La Tortue rouge…). J’ai même commencé à faire de la modélisation 3D. J’aime modéliser des personnages, des objets, des paysages. Je voudrais un jour pouvoir imprimer une de mes créations avec une imprimante 3D. Je continue de faire des expositions, de dessiner et… de regarder des animes.

Albane, 15 ans, lycéenne, Saint-Gratien