Ylian K. 05/05/2022

Mon père m’a tout appris sur la mécanique

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Depuis ses 8 ans, Ylian et son père partagent la passion de la mécanique. Tous les week-ends, il l'aide à réparer des voitures.

Le vendredi soir, je prépare mon sac pour aller en week-end chez mon père car j’ai des parents séparés depuis l’âge de 5 ans. Le lendemain, je me lève toujours à 8 h pour aller au travail qui se situe à Vitrolles avec mon père et mes petit frères. On les dépose au centre aéré puis on va au travail. Le matin, les clients viennent déposer leurs voitures. C’est parti, la journée commence. Au travail, nous sommes cinq. Moi, mon père, le patron et deux autres contrôleurs.

Un contrôle technique d’une voiture dure environ trente minutes. D’abord on passe un tuyau dans le pot d’échappement de la voiture pour contrôler le taux de pollution. Ensuite on place la voiture dans deux roulements pour contrôler les freins et la mobilité. Après, on vérifie l’intensité des phares et le cadrage.

On fait de la mécanique jusqu’à 21 h

Enfin, on met la voiture sur un pont pour contrôler tout ce qui est freins, disques, suspensions etc. Il est midi, la pause vient et c’est l’heure de déjeuner. La pause finie, on reprend le travail. Les voitures défilent au fur et à mesure et le temps passe extrêmement vite. Il est 19 h, le garage ferme mais il faut continuer de travailler. Il est temps de faire de la mécanique jusqu’à 21 h.

Mon père me transmet sa passion et son travail pour que plus tard je n’ai pas besoin d’un garagiste et que je ne galère pas. Mon père a toujours fait plusieurs métiers en même temps : garagiste, livreur, gardien, vendeur de location, primeur, vendeur de pièces automobiles… Mon père me rappelle à chaque fois de bien travailler à l’école pour avoir un bon métier plus tard et de ne pas faire la même connerie que lui. Plus jeune, il a délaissé l’école pour avoir de l’argent et subvenir aux besoins de sa famille. C’est une passion, la mécanique. Malheureusement, c’est un métier mal payé qui travaille le corps et qui l’abîme [il use les articulations et les muscles, ndlr]. Mon père n’est pas fier de son métier. Quand il était plus jeune il vivait dans la pauvreté et a choisi la facilité. Mais la facilité n’est pas tout le temps gagnante.

Plus jeune, il a grandi à la Belle de Mai dans le 3e arrondissement de Marseille. L’un des plus pauvres de France. Par la suite, il a déménagé à Font Vert dans le 14e, puis à Vitrolles. Plus tard, je n’aimerais pas faire mécano car cela est trop mal payé et trop physique.

Ylian, 15 ans, lycéen, Marignane

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