Marcus T. 27/09/2023

Quand je gagne je joue, quand je perds je joue

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Amateur de sport, de compétitions mais surtout de victoires, Marcus s’est initié aux paris sportifs. Il essaie tant bien que mal de résister à l’addiction.

À la maison, l’ambiance est très tournée vers le sport. Dès qu’on en regarde, on parle de paris sportifs. Je parie principalement sur le foot et, de temps en temps, sur le basket. Pour ça, je me déplace au tabac d’à côté de chez moi pour jouer les combinés ; ce sont des paris sur plusieurs équipes en même temps sur différents matchs.

Depuis petit, je suis animé uniquement par le sport – à la fois comme pratiquant et comme spectateur. J’ai évolué avec un père et un grand frère eux aussi plongés dedans. En grandissant, l’envie de me lancer dans les paris sportifs n’a cessé de croître. Ça fait un an que j’ai commencé et, petit à petit, je m’attache à cette pratique.

Entre 15 et 30 euros par pari

Au début, je ne mise pas plus de 5 euros, ce qui fait que je peux gagner entre 15 et 30 euros. Dès que je commence à remporter des sommes élevées, je rejoue. Avec l’argent que je gagne, je reparie les jours suivants ou je vais manger dehors avec mes potes.

Ça peut parfois devenir un véritable cercle vertueux. Quand je gagne, je veux recommencer. À l’inverse, quand je perds, un sentiment d’échec et de défaite me prend à l’ego. En pratiquant le sport depuis petit, j’ai développé une certaine haine de la défaite qui, quelquefois, me donne envie de parier jusqu’à gagner. Il m’est arrivé de perdre 3-4 fois d’affilée avant d’arrêter. C’est là que ce « loisir » peut avoir un impact négatif sur ma stabilité financière.

Heureusement, ne pas avoir un compte bancaire de fou, ça m’aide à me raisonner, à parier uniquement avec l’argent que j’ai et à arrêter dès que je perds. C’est pour ça que j’essaie de résister à ce fameux cercle vertueux, pour ne pas dépendre des paris sportifs.

Une haine de perdre

Dès mon plus jeune âge, quand je jouais au handball, j’acceptais difficilement les comportements qui pénalisaient mon équipe. Cette haine de perdre est toujours présente mais j’essaie de prendre du recul. Dès que je me donne à fond pour réussir, il suffit qu’un élément extérieur me perturbe pour que je tienne des propos familiers contre mes coéquipiers, mes amis, ou toute personne autour de moi. Voire même pour que je casse mon bureau ou des manettes de Play à cause de Fifa.

D’ailleurs, avant-hier, soir de Ligue des champions, je devais parier. J’aurais dû gagner, mais je ne me suis pas déplacé au tabac pour jouer mon pari, car je n’avais pas de sous.

Hier, encore un match de Ligue des champions. J’ai parié en espérant gagner. Malheureusement, j’ai perdu 2 euros. Je vais rejouer 2 euros ce soir. Je vous avoue que si je reperds, j’aurai le seum, mais je recommencerai quand même.

Marcus, 17 ans, lycéen, Cergy

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