Melissa S. 12/10/2024

Quand les mecs gâchent la fête

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Mélissa adore sortir avec ses amies. Mais les mots et les gestes de certains hommes l’empêchent de profiter à fond et lui font peur.

Toute la soirée, ce gars m’a collé au cul. Pour « profiter réellement de la soirée », il voulait que je rentre avec lui et son pote. Je me souviens encore qu’il était grand, un peu grassouillet, qu’il portait un pull jaune canari. 

Nous étions à un bal dans une salle des fêtes, dans un village à 30 minutes de chez moi. Il devait y avoir une petite centaine de personnes. Lui venait de très loin pour faire la fête avec ses potes. Ce soir-là, j’avais décidé de mettre un t-shirt que j’adore, mais qui était apparemment « provocateur ». C’était un t-shirt court avec deux bretelles croisées qui tenaient juste autour de mon cou.

Sentir les regards 

Je n’étais pas à l’aise de quitter mon pull, mais je voulais profiter au max ! J’ai d’abord senti les regards d’un groupe de filles. Elles avaient l’air de me juger.

Quand ce pélo est arrivé vers mon amie et moi, il m’a regardée puis s’est penché à l’oreille de ma pote. Il lui a demandé si j’étais célibataire. J’ai dit à ma pote de mentir et lui dire que j’avais un copain. Alors il s’est relevé, a bombé le torse et a fait les deux pas qui nous séparaient. Il m’a demandé une confirmation : il voulait que je décrive mon « copain » ! J’ai rapidement inventé un mélange de plusieurs de mes amis garçons. 

Son attitude m’a dégoûtée. La façon dont il a voulu se pavaner, faire le kéké, m’a franchement déprimée. Dès le début, je l’ai trouvé très lourd et je n’étais pas la seule à le penser. Ma pote et plusieurs filles m’ont regardé avec un air désolé. 

Partir plus tôt que prévu 

En plus, mon mensonge ne l’a pas du tout arrêté ! Il a commencé à me prendre par les épaules, à vouloir mettre ses mains sur mes hanches. À chaque tentative d’agression, je faisais tout pour m’éloigner. À un moment, il nous a même suivies jusqu’aux toilettes ! 

Ce jour-là, j’ai vraiment eu peur. Je n’étais plus du tout à l’aise. À 2 heures du matin, j’ai donc appelé ma mère pour qu’elle vienne nous chercher, mon amie et moi.

À chaque soirée de ce genre, ces comportements sexistes peuvent arriver plusieurs fois. À mon grand désespoir. J’ai envie de continuer de sortir comme avant, car deux ou trois cons ne vont pas m’empêcher de vivre ma vie ! 

Mais ça gâche un peu la fête quand même. Maintenant, quand je ne suis pas accompagnée d’un garçon, je fais beaucoup plus attention à ma tenue vestimentaire, parce que j’ai peur.

Mélissa, 16 ans, lycéenne, Firminy

 

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