Marie S. 06/02/2025

Quand Pronote devient une obsession

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À l'approche du brevet, la pression monte pour Marie. Déterminée à entrer dans un prestigieux lycée parisien, la collégienne redouble d'effort pour atteindre la moyenne exigée par l'établissement. Quitte à tirer une croix sur ses activités extrascolaires, celles qui justement lui permettre de se défouler.

Je suis en troisième et je trouve que le collège est trop présent dans notre quotidien. Depuis la sixième, certains profs nous donnent beaucoup de devoirs à faire pour le lendemain. Et d’autres font des contrôles surprises.

Cette année, j’ai encore plus de surcharge. Les profs nous donnent encore plus de devoirs en nous disant que c’est pour nous préparer au brevet. En plus de la pression du premier examen s’ajoute celle des parents. Ils veulent que je réussisse et je ne veux pas les décevoir.

J’aimerais intégrer le lycée Victor Duruy, dans le 7e arrondissement de Paris. Pour cela, j’ai besoin d’un minimum de 15 de moyenne. C’est plutôt élevé et difficile à maintenir. J’arrive à le faire certains trimestres mais pas à tous. Alors, je regarde tous les jours Pronote, de peur d’y voir des mauvaises notes. Et dès que j’en vois une, je m’empresse de calculer ma moyenne générale, de peur qu’elle ait beaucoup baissé.

Sacrifier ses loisirs

Quand j’étais en cinquième, je faisais du volley avec l’AS du collège, du basket, du piano et de l’aïkido. Cela me prenait sept heures par semaine. Quand je rentrais chez moi après ces activités, il fallait encore que je fasse mes devoirs, puis que je mange, me douche, et cela m’amenait à me coucher tard. Des fois, je ne pouvais pas tout faire, mais le lendemain quand j’arrivais en classe, il y avait un contrôle surprise. Je n’avais pas eu le temps de le préparer, et je voyais ensuite une mauvaise note sur Pronote.

Alors, en quatrième, j’ai dû arrêter l’activité qui me prenait quatre heures dans la semaine : le basket. Cela m’a rendu triste car j’adorais. Aujourd’hui, je travaille davantage pour avoir les meilleurs résultats possibles. Ils comptent pour le contrôle continu, mais aussi pour avoir le maximum de connaissances pour ne pas rater le brevet blanc. Il est plus dur que le brevet et il compte dans notre moyenne générale.

Quand j’ai une mauvaise note, des fois je sèche mes activités pour me mettre à réviser. Mais des fois, je préfère aller à l’entraînement pour pouvoir me défouler car sinon toutes mes émotions négatives resteront. Parce qu’il m’est déjà arrivé de m’énerver sans le vouloir, de dire des choses que je ne pense pas, juste sur le coup de l’accumulation de mes émotions. Le problème, c’est que je regrette instantanément ce que j’ai dit ou fait.

Objectif : médecine

Je suis nostalgique de toutes les années où, tous les soirs, j’allais me défouler à l’entraînement. J’aimerais reprendre, mais je sais que si je recommence à en faire, je ne pourrai pas me concentrer sur mes études. Sinon ce sera impossible vu toutes les choses qu’il faut savoir et apprendre. Je voudrais faire des études de médecine ! Je suis très motivée pour y arriver. Cette idée m’est venue au fur et à mesure de mes consultations chez mon médecin, et ce qu’il dit et fait m’intéresse énormément. Quand je vois que pour une consultation banale dans les petites villes il faut attendre deux mois, cela me rend triste. J’aimerais pouvoir aider les gens qui en ont besoin.

Si j’entame mes études mais que je les rate, je me sentirai coupable car mes parents auront payé des sommes exorbitantes. Cela me rajoute une pression supplémentaire… alors que je n’ai même pas encore passé le brevet.

Marie, 14 ans, collégienne, Paris

 

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