Quentin D. 11/03/2024

Rebondir après une blessure

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Quentin était à deux doigts d'arrêter le volley à la suite d'une entorse au doigt. L'arrivée d'un nouveau coach dans le club lui a permis de reprendre confiance en lui.

Quand je touche une balle, il m’arrive encore d’avoir mal. La douleur est éphémère, une demi-seconde, mais je continue quand même. La saison dernière, une blessure a failli me faire lâcher prise au volley. Je l’ai soignée avec du repos et rien d’autre, pas de médicaments.

Je suis dans un club de volley depuis trois ans. Celui de Torcy. C’est un assez gros club permettant de monter à de hauts niveaux, comme les compétitions nationales. Je m’y plais.

Pendant un entraînement, je me suis blessé. Faut savoir que j’étais loin d’être le meilleur de l’équipe. J’étais le remplaçant des réservistes. L’image que je me faisais de moi était celle d’un joueur médiocre avec peu de chance de réussir à quitter ce banc pour aller jouer sur le terrain. Pendant une attaque adverse, j’ai sauté et j’ai mis mes mains afin de bloquer cette balle pouvant nous faire perdre le point.

En retombant sur mes pieds, j’ai ressenti une douleur à la main. Le déni a duré une petite seconde. Celle d’après, la douleur a commencé à régner sur mon doigt. Elle m’a arrêté net de jouer. J’ai quitté le terrain devant les yeux de mon ancien entraîneur.

D’abord découragé

J’ai téléphoné à ma mère et nous avons passé la soirée à l’hôpital. Résultat : une entorse et un arrêt du volley jusqu’à la fin de saison. Fallait voir mon visage face à cette nouvelle, j’étais dépité. Arrêter de jouer à mon échappatoire pendant des mois, c’était impossible pour moi !

Je voyais mes coéquipiers évoluer sans moi. Je commençais à me décourager, à me sentir faible. J’avais une peur énorme de reprendre en ayant perdu tout mon niveau, la peur d’encore être mis de côté. J’avais perdu tout espoir de pouvoir un jour atteindre les plus grands.

Et puis voir des personnes du club se blesser et abandonner me faisait douter. Des enfants ou même des adultes qui retombaient mal, prenaient une balle dans le corps, et arrêtaient. Ça me faisait réfléchir. Je me demandais si, moi aussi je devais accepter cette dure vérité.

Un entraîneur au top

Les vacances passent, une nouvelle saison débute. J’hésite à renouveler ma licence. Je réfléchis longuement : des heures à me remettre en question, à m’imaginer devoir abandonner mes projets de futur joueur titulaire. Mais ma détermination prend le dessus, et je décide de faire le renouvellement pour une nouvelle saison.

Nous sommes 30 dans ma catégorie, la M18. L’entraîneur, que je connais très bien, décide de faire deux équipes. L’équipe 1 est la meilleure équipe, celle avec le meilleur niveau. L’entraîneur connaît ma blessure et me met donc en équipe 2, avec comme objectif de monter en une.

En équipe 2, un nouveau coach arrive dans le club. Le meilleur entraîneur selon moi. Je lui fais prendre connaissance de mes problèmes. Je me souviendrai toujours de la phrase qu’il m’a dit ce jour-là : « Malgré ta blessure, je t’accompagnerai dans ton évolution. »

Il fait de moi son « apprenti ». Il me change de poste, améliore mes mouvements. Il m’engueule certes, mais c’est ma source de motivation afin de ne plus me faire reprendre.

Glow-up sportif

Aujourd’hui, je suis capitaine d’une superbe équipe, un des meilleurs joueurs, le meilleur attaquant. Je suis fier de mes coéquipiers, et fier de porter le numéro 7. Le joueur médiocre que j’étais la saison dernière est devenu un membre essentiel de l’équipe. Mon entraîneur le dit de lui-même : j’ai la meilleure détente. Je ne suis sûrement pas celui avec le plus de force, mais j’ai une vision de jeu que d’autres non pas et qui me permet de viser aux endroits où personne n’est.

La douleur est encore présente, malgré le doigt entouré de strap afin d’éviter au max un nouvel impact pouvant aggraver la blessure. Il m’arrive de le garder plusieurs jours, mais en général je n’en mets que quand je joue. Quand je joue, en plus d’avoir peur de perdre, j’ai peur de la blessure. J’ai toujours cette peur de redevenir ce joueur médiocre. Je joue actuellement en Départemental. C’est loin d’être le niveau que j’attends. J’espère rejoindre les meilleurs, et pourquoi pas jouer en équipe de France. Mon avenir est sur le bout de mes doigts.

Quentin, 15 ans, lycéen, Torcy

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