Sam N. 08/11/2022

Les remarques et les insultes détruisent ma vie

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Sam reçoit beaucoup de remarques sur son physique. À la maison ou à l'école, elle se réfugie derrière sa timidité et reste silencieuse.

Je suis une personne timide et ronde. Depuis la primaire, on me dit que je suis bizarre. Jamais en face mais je pouvais entendre toutes leurs remarques : « Pourquoi elle ne parle jamais, elle est muette ou quoi ? » On me l’a reproché toute ma vie. Que ce soient mes parents, mes amis, et même moi.

À l’école, je ne restais qu’avec deux ou trois personnes. J’aurais préféré avoir un peu plus d’amis, mais vu que je n’allais pas vers les gens, ça me limitait à quelques personnes qui n’étaient pas forcément bienveillantes.

Parfois, sans raison, elles pouvaient me traiter de salope et de connasse. C’étaient les deux insultes les plus répétées. Elles pouvaient m’ignorer pendant des jours, ou me frapper avec des cerceaux au niveau des jambes. Ça me faisait des bleus. Les coups, c’était ma « meilleure amie » qui me les donnait. Ça m’arrivait tous les jours, du coup j’ai développé une sorte de stress à chaque pause du midi. Le problème, c’est que j’avais peur de rester seule. Alors, je n’avais pas d’autres choix que de rester avec elle.

Ma timidité m’a empêchée d’avancer dans ma scolarité. Je ne pouvais pas lever la main pour participer. Je craignais trop les regards des autres. Même poser une question à la fin du cours, c’était impossible.

Des remarques partout, tout le temps

Des remarques, on m’en faisait partout. Ce sont celles au sein de ma famille qui me brisaient le plus : « Mange pas trop tu vas grossir » ; « C’est bon tu en as pris assez, tu ne veux quand même pas ressembler à une baleine. » J’étais trop timide pour me défendre.

Une fois, j’étais sur un banc dans le parc de Rambouillet. C’était ma pause déjeuner. Un groupe de personnes d’environ 17 - 18 ans est venu s’asseoir à côté moi. J’étais sur mon téléphone, donc je n’y prêtais pas attention. Jusqu’à ce que l’un d’eux essaie de prendre mon sac. Je l’ai retenu. Alors, ils ont essayé d’attraper mon téléphone, puis ils m’ont insultée. Ils ont dit que j’étais grosse, que je les dégoûtais, et sont partis. Sur le moment j’étais choquée. Je ne savais pas quoi faire. Alors j’ai tout gardé pour moi.

Je n’ai parlé à personne de ces problèmes. Quand j’y repense, j’aurais sûrement dû le faire. Ça m’aurait énormément aidée. Mais bon, le mal est fait.

Sam, 16 ans, lycéenne, Le Perray-en-Yvelines

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