Jeanne E. 04/05/2022

Avant de rentrer en classe, mon cœur bat toujours plus vite

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Jeanne est prête à sacrifier ses nuits par peur d’échouer à l’école. Un stress qui la paralyse au moment des contrôles et des interrogations.

En sixième, j’avais de bonnes notes, je travaillais plutôt bien mais je ne donnais pas le meilleur de moi-même. Je me contentais de la moyenne. Je ne ressentais pas de stress venant des profs, car j’étais assez timide et les profs me remarquaient peu.

En cinquième, j’ai atterri dans une classe où je n’avais pas d’amis. Je n’avais pas non plus la motivation pour travailler, j’avais souvent de mauvaises notes. Je ne faisais pas mes devoirs et j’allais aux contrôles sans avoir révisé. Malgré cela, j’avais la moyenne et les professeurs ne me remarquaient toujours pas.

La pression des notes

En quatrième, je me suis retrouvée dans la même classe qu’une amie à moi. Ça m’a fait un déclic. Elle m’a donné la motivation. Je travaillais tous les jours, je faisais tous mes devoirs et donnais le meilleur de moi-même. Même si j’avais du mal à participer en classe, les profs étaient fiers de moi et me faisaient souvent des remarques positives. Ils aimaient bien me comparer aux « moins forts » de la classe, ce qui me mettait extrêmement mal à l’aise. J’ai commencé à ressentir du stress lorsque j’avais vu qu’un 16/20 pouvait énormément baisser la moyenne. J’étais très exigeante avec moi-même. Quand je travaillais dur, pour avoir une bonne note, un 19/20, ça pouvait me satisfaire. Chaque fois que j’avais une note qui ne me convenait pas, je pouvais ne pas dormir jusqu’à 1 ou 2 heures du matin pour réviser et rattraper ma note.

Une fois, j’ai eu une mauvaise note en mathématique sur le théorème de Pythagore. À la fin de l’heure, mon prof m’a pris à part pour me dire à quel point il était déçu de moi. Ses mots étaient blessants et durs à entendre. Depuis, ce moment-là, à chaque fois qu’on fait des contrôles, j’ai la boule au ventre. Quand je vois les autres finir avant moi, ça m’angoisse encore plus. J’ai fini mon année de quatrième avec trois grandes évaluations de type brevet. J’étais si stressée qu’entre ces trois contrôles, j’ai réussi à obtenir qu’une fois la moyenne. J’étais extrêmement déçue.

« Une moins que rien » selon mon prof

Arrivée cette année en troisième, je ressens toujours cette boule au ventre avant chaque contrôle. Je suis toujours stressée de recevoir une mauvaise note. Il n’y a pas longtemps, mon professeur d’histoire-géo, qui répétait sans cesse à quel point on est « bêtes », m’a interrogé en classe. Je n’ai pas su répondre à sa question et il m’a ensuite dit que j’étais  une « moins que rien même pas capable de savoir répondre à une simple question ». Il l’a crié devant tout le monde.

Ses propos m’ont énormément blessée. Et même si ça s’est passé il y a quelques semaines, à chaque fois que je repense à ça, je ne peux pas m’empêcher de me sentir mal. Avant de rentrer dans sa classe, j’ai toujours peur, je me sens angoissée et mon cœur bat toujours vite.

Jeanne, 15 ans, collégienne, Sarcelles 

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