Sur les réseaux tout le monde est féministe, mais en vrai…
Sur les réseaux sociaux, beaucoup de personnes se mobilisent contre les agressions que les femmes subissent dans la rue. Ils repostent dans leur stories des vidéos et témoignages sur ce sujet. Mais dans la rue, les gens ne réagissent pas. Aucune personne ne juge ça anormal. Je suis une fille, j’ai 15 ans, et à chaque sortie avec mes amies, on se fait accoster.
C’est triste à dire mais cela devient presque normal et quotidien. Hier, je suis sortie avec mon amie pour profiter du soleil, normal quoi. Au total on s’est fait accoster quatre fois. En une journée c’est beaucoup trop. Moi qui voulais juste sortir, manger, m’amuser… Le fait que des messieurs de 40 ans nous parlent de manière redondante, ça m’a énervé.
À un moment je devais aller recharger ma carte de bus dans un café. Dehors, il y avait à peu près dix personnes. Quand nous sommes sorties, un monsieur a commencé à nous parler. Et autour de nous personne, n’a réagi. Je ne sais pas ce qui se passe dans leur tête pour ne pas réagir à ça, mais bref. On a alors décidé de s’éloigner du monsieur pour qu’il nous laisse tranquilles, mais apparemment lui ne voulait pas… Il disait : « Les jolies filles venez ici. » Des trucs du genre quoi.
Les personnes qui se tenaient autour de nous où dans le bar ne nous adressaient même pas un regard. Ils buvaient leur café tranquillement. Mon amie et moi étions choquées du fait que littéralement personne ne nous adressait la moindre attention. Ce petit spectacle a duré au moins deux minutes. Mais c’est deux minutes de trop.
Les garçons ne prennent pas ce débat au sérieux
Il y a un fossé entre les réseaux et la vie courante. De plus en plus de mouvements féministes sur les réseaux sociaux naissent, et c’est génial de voir qu’il n’y a pas que toi qui es confrontée à ce problème. Mais alors pourquoi dans la réalité on se sent seules ?
En cours lors d’un débat sur l’égalité, certains garçons de ma classe on fait des remarques déplacées comme : « Les féministes sont folles, pourquoi y a une journée pour les femmes et pas les hommes, les féministes veulent être supérieures aux hommes. » On essayait de leur donner des exemples concrets, comme l’inégalité des revenus dans le monde du travail, pour leur montrer que ce que nous voulons c’est l’égalité et non la supériorité. Ils nous répondaient que c’était normal, que les hommes devaient être payés plus parce que c’est eux les HOMMES.
Nous les filles, on a vraiment essayé de nous défendre auprès des garçons. On était toutes d’accord, et on avait le même avis sur le débat. J’avais l’impression que les garçons ne prenaient pas ce débat au sérieux. Quand j’essaie d’avoir des discussions posées sur le sujet et que les garçons réagissent de la sorte c’est désolant et je me sens un peu seule à défendre mes idées. Un peu seule face au sexisme.
Carla, 15 ans, collégienne, Mantes-la-Jolie