Mon rêve de vie, c’est Paris !
Il y a quelques années, je me suis rendue compte que ma place n’était pas ici. J’ai beau aimer Marseille, ses habitants, ses rues et sa bonne humeur, je ne pense qu’à cette autre ville, Paris.
Je rêve d’y vivre depuis déjà pas mal de temps, mais j’ai l’impression que mes parents m’en veulent. Pour eux si je pars à Paris, c’est comme si je les abandonnais. Quand j’en parle avec mon père, il se moque de moi. « Tu ne te rends pas compte de la réalité. Il faut être riche, ou avoir un très bon salaire pour habiter Paris ! »
Mes parents ont du mal à l’accepter
Pour moi, Paris, c’est un échappatoire. Quand je vais y passer quelques jours, ça me permet d’oublier un peu mes problèmes qui sont à Marseille. J’y vais toujours avec ma mère, souvent pour deux ou trois jours. Et j’ai l’impression que ce sont les meilleurs de l’année, j’en garde les meilleurs souvenirs. On fait les boutiques, on visite des musées, on mange au resto le soir… La belle vie !
Quand je reviens à Marseille ensuite, j’ai une impression de vide. C’est le retour à la réalité. Déjà, il y a beaucoup moins de choses à faire : moins de boutiques, moins de musées, pas assez de lignes de métro. Et puis, ici je retrouve mes problèmes de famille, les amis, le lycée… Bref, Paris a, contrairement à Marseille, tout ce qu’il faut pour me rendre heureuse.
Mon amour pour Paris depuis petite
Tout a commencé quand je n’étais encore qu’un bébé. Mes parents avaient des amis de Marseille qui ont décidé de déménager en région parisienne. Alors on allait leur rendre visite tous les ans. Je me souviens surtout qu’à partir de mes 9 ou 10 ans, je dormais dans la chambre de leur fille Mia. On s’amusait beaucoup, on est devenues des amies très proches.
C’est de là qu’est né mon amour pour Paris. Je réclamais souvent à mes parents un petit week-end là-bas. Et à chaque fois il me répétaient : « Encore Paris ! T’en n’a pas marre ? ». Alors je répondais : « C’est pas ma faute, je suis obsédée par cette ville ! »
Un Noël, ils m’ont offert un séjour à Disneyland comme cadeau. J’étais tellement contente, j’allais voir des princesses, Mickey, faire les attractions que je voyais sur Youtube… Et surtout, j’allais être à Paris.
Depuis, je n’y suis retourné qu’une ou deux fois. Et puis le confinement est arrivé, et avec lui de nouvelles obsessions : le rap, l’art, la mode, la pâtisserie et… Paris. Comme j’étais enfermée, je ne pensais évidemment qu’à sortir. Mais bizarrement je ne voulais pas voir ma ville, Marseille. Je l’avais trop vue, je voulais changer.
Paris pour moi, c’est l’indépendance
À la fin du confinement, c’était bientôt mon anniversaire. J’ai demandé un week-end à Paris à mes parents. Mais c’était trop cher bien sûr, alors on a fait un aller-retour en une journée. On s’est levés très tôt pour prendre le train. On est donc arrivés vers 9 h à Paris, et on repartait à 17 h… Ce jour-là, j’y suis allée spécialement pour faire les friperies, car elles sont plus rares à Marseille.
Quand je suis rentrée, c’était encore une fois le vide, l’impression de ne pas être à ma place, de ne pas être chez moi.
J’y suis retournée il y a quelques mois. Avec ma mère on fait un voyage toutes les deux chaque année. Alors elle m’a demandé où je voulais aller, mais elle se doutait de la réponse. « Paris ! » je lui ai répondu. Alors quand elle m’a annoncé qu’on allait y passer trois jours, j’étais la plus heureuse du monde. Nous avons fait les boutiques, mangé plusieurs fois au resto, mais surtout on a profité de tous les musées qu’il y avait.
À mon retour, je me suis imaginé vivre là-bas : sortir tous les jours pour aller au Starbucks ou encore me balader, sortir après le travail… Ça peut paraître débile mais je ne fais pas ces choses-là ici. Peut-être que pour moi Paris représente ce que je pourrai faire quand je serai plus grande, une sorte d’indépendance. En tout cas, je suis sûre d’une chose : je veux faire ma vie à Paris !
Lola, 15 ans, lycéenne, Marignane
Mon rêve depuis très longtemps et de vivre a Paris