Sékou B. 11/01/2021

Sans bénévoles, mon arrivée en France aurait été pire

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En arrivant en France, Sékou était dépaysé. Les bénévoles d'une association l'ont aidé à faire ses premiers pas dans son nouveau pays.

Mes débuts en France étaient compliqués. J’ai dormi dans les rues de Paris pendant presque six mois jusqu’à ce que ce que l’Etat décide de nous trouver un centre d’accueil et d’orientation (CAO) avec d’autres migrants que j’avais rencontrés. On est arrivés dans un village du Finistère, Lampaul-Guimiliau. C’est là que des personnes merveilleuses sont venues à notre rencontre.

Il y avait surtout Sandrine, qui a la quarantaine, et Vanina, la trentaine. Ce sont des personnes gentilles. Quand on est arrivés, on s’ennuyait beaucoup. Les habitants se méfiaient de nous : ils nous regardaient différemment, ils changeaient de route pour nous éviter… À la fin, nous aussi on avait peur et on restait dans notre centre.

On a commencé à sortir grâce à Sandrine et Vanina, et d’autres personnes du village. C’est elles qui sont venues nous chercher pour faire des activités. On allait faire du bowling, on allait à la plage, à la piscine, en concert, ou pour des soirées chez les gens. Elles ont fini par monter une association qui s’appelle Les Utopistes en action pour aider les migrants, leur donner des cours de français ou les inscrire dans des formations.

Les choses qu’on doit dire

Pour financer l’association, on faisait des repas africains et on les vendait. On a rencontré d’autres bénévoles avec qui on a un lien très fort. Je suis toujours en contact avec ces personnes des Utopistes en action : on s’appelle, je vais chez elles de temps en temps.

Avec Sandrine et Vanina, on causait de nos cultures, de la leur. Elle nous demandait de raconter nos pays et nous on essayait de comprendre avec elles comment on fait pour s’intégrer ici, les manières de vivre. C’est grâce à elles que mon intégration a été un peu plus facile. On a appris à se comporter face aux gens ici. Les choses qu’on doit dire, les choses qu’on ne doit pas dire. Elles nous ont expliqué qu’ici on ne jugeait pas, on ne peut pas dire de quelqu’un qu’il est trop gros par exemple. Alors que dans mon pays, la Guinée, on peut dire ça sans problème.

C’est grâce à l’aide des bénévoles de l’association les Utopistes en action que j’ai pu m’inscrire dans un lycée professionnel, où j’ai fait un bac pro en maçonnerie. Maintenant, je vis dans un appartement à Brest et je suis à la recherche d’un travail. Mon assistante sociale m’a inscrit à la mission locale.

 

Sékou, 24 ans, en formation, Brest

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