Tournoi de foot entre quartiers pour oublier la Covid

Le monde du sport a beaucoup été impacté par la crise sanitaire. Au début, plus aucun match n’a été joué, toutes les ligues ont été interrompues pendant un bon moment, plus de passion, plus de suspens, plus de grands matchs et surtout : plus d’ambiance, plus de divertissement pendant trois mois, jusqu’au déconfinement. L’Etat a autorisé les rencontres sportives avec comme condition : jouer les matchs à huis clos.

Regarder les matchs à la télé est devenu très ennuyeux : plus d’ambiance, et tout ce que disent les joueurs, on l’entend. Les matchs sont devenus tristes, et les regarder nous donne plus envie de dormir que d’être à 100 % dans le match. Mais les plus touchés, ce sont les petits clubs de foot, qui sont faits pour les amateurs, ceux qui veulent se dépenser et s’amuser. Leur saison a été annulée ainsi que tous les matchs qui devaient être joués. Les entraînements ont été suspendus, à part pour les petits.

Sachant cela, les quartiers de Bordeaux ne sont pas restés chez eux à rien faire et à prendre des kilos. Les « grands » ont décidé d’organiser un tournoi entre quartiers, pour stimuler les différentes générations. Ils ont communiqué via les réseaux sociaux (Snapchat).

Des supporters nombreux

Le tournoi a commencé le 21 février dernier, et les matchs ont eu lieu tous les dimanches pendant un mois. Il y avait plusieurs matchs par dimanche. Tout le monde pouvait y participer à condition de jouer pour son quartier. Cela a attiré beaucoup de monde. C’était des matchs sur demi-terrain, avec d’un côté, les plus de 21 ans et de l’autre les moins de 21 ans. C’est-à-dire nous et nos amis.

Nous, on a donc joué un match par week-end, avec 45 minutes par mi-temps. À chaque fois contre un quartier différent. On a joué un match à domicile, à la Benauge, les autres à l’extérieur, dans le quartier contre lequel nous jouions. Il n’y avait que des hommes sur le terrain, mais également plusieurs filles qui venaient regarder certains matchs. Les « supporters » étaient nombreux, il devait y en avoir entre 50 et 100 par matchs, tous issus des quartiers qui venaient s’affronter. Il y avait un peu d’ambiance, à chaque but il y avait des cris et des célébrations. C’était un peu comme un vrai match de foot. Nous étions 12 joueurs en tout, 9 qui jouaient et 3 remplaçants.

Oublier les problèmes liés à la crise sanitaire

Sur les quatre matchs que nous avons joués, nous en avons gagné un, nous avons fait un match nul et les deux autres, nous les avons perdus. Mais le plus important pour nous a été de prendre du plaisir, de jouer contre des gens qu’on ne connaissait pas spécialement. Depuis la fin du tournoi, on continue à jouer, mais on organise des matchs sur un petit city et on le fait qu’entre nous.

Les Aubiers ont remporté le tournoi. Alors, oui, nous ne respections pas les mesures prises contre le coronavirus. C’est vrai que nous étions plus de dix pour regarder le match et même pour le jouer. Les gestes barrières n’étaient pas toujours respectés. Le couvre-feu était très largement dépassé, on rentrait vers 19 h 30 – 20 heures. Mais heureusement, personne n’a eu de problème par rapport au dépassement de l’heure autorisée, aucune amende, aucun contrôle.

Ces matchs nous ont permis de nous dépenser, de nous retrouver, de nous amuser et surtout d’oublier tous les problèmes que nous rencontrons en ce moment, tout ce qui se passe avec la crise sanitaire. Pour l’instant, il n’y a pas d’autre tournoi de prévu mais pourquoi pas en organiser un nouveau dans les prochaines semaines !

Teddy et Rafael, 18 et 19 ans, volontaires en service civique, Bordeaux