Tout quitter par amour

Élevée dans une famille aisée, je n’avais pas du tout imaginé ma vie comme elle est aujourd’hui. J’ai grandi dans la région de Mostaganem, une ville portuaire où il fait bon vivre située au nord-ouest de l’Algérie.

J’étais étudiante à l’université, spécialité finance et comptabilité. Je n’avais pas de responsabilités, je ne pensais à rien : je faisais mes études, je partais en vacances avec ma famille, je vivais ma vie sans penser au futur et sans travailler. Je ne voulais pas me marier, je n’avais même jamais pensé au mariage. Mais tout a changé quand j’ai rencontré Karim.

Jeune entrepreneur de 27 ans, il travaillait entre la France et l’Algérie. Mon père l’avait invité à la maison pour un dîner d’affaires. Lorsque je l’ai vu, je suis tombée tout de suite sous son charme.

Le coup de foudre inattendu

Alors que Karim était avec mon père dans le salon, j’ai senti qu’il me regardait avec passion. À ce moment-là, je suis devenue toute rouge et mon cœur s’est mis à battre très vite. J’ai senti le sang couler dans mes veines et me brûler la chair. Un coup de foudre au premier regard.

Alors on a échangé nos numéros pour faire connaissance. Depuis ce jour-là, nous nous sommes parlés tous les jours au téléphone, car il était retourné en France après ce dîner.

Même si on était éloignés l’un de l’autre, l’amour était présent. La distance ne pouvait pas nous séparer, malgré l’éloignement on se sentait très proches l’un de l’autre. La base de notre relation a toujours été la confiance.

Mais dans notre culture, le fait de sortir avec un garçon est plutôt mal vu. Quand on fréquente une personne, ce n’est pas pour perdre son temps ni un amusement, notre mentalité est plutôt réservée sur les relations hors mariage. Quand vous êtes prêts et que vous prenez votre décision et vos responsabilités, le mariage c’est la solution.

J’ai pris la décision d’avoir des responsabilités très jeune car je voulais voir grandir mes futurs enfants et profiter de la vie avec eux. Lui comme moi étions sûrs que nous allions finir notre vie ensemble, donc nous avons décidé de nous marier.

La décision d’une vie

Le 8 février 2022, il est venu avec sa famille pour demander ma main officiellement. Ce jour-là a été le plus beau de ma vie, j’étais si contente. Après quelques mois, il est revenu en Algérie pour la cérémonie, nous avons célébré notre union en faisant une grande fête.

Quelque temps plus tard, mon mari m’a envoyé tous les documents dont j’avais besoin pour faire la demande de visa. Après un mois d’attente, j’ai acheté un billet d’avion et je suis venue ici, en France, pour m’y installer.

Je ne regrette pas du tout cette décision. Après une séparation d’un an, me voilà de nouveau réunie avec mon mari, loin de mon pays et de ma famille, mais très heureuse de ce que je vis. Ce qui me manque le plus de l’Algérie ce sont mes parents et mes deux frères, je me sens triste à chaque fois que je pense à eux… mais j’ai prévu d’aller les voir bientôt avec mon mari. Mes parents sont très heureux et fiers de moi parce que je vis la vie que j’ai choisie et que je suis mariée avec une bonne personne.

Un changement radical

Il faut savoir qu’avant ça, je ne savais pas du tout ce qu’était l’amour. Maintenant je peux le dire : l’amour c’est une sensation unique. Le sentiment amoureux désigne un sentiment fort, réveille un désir intense pour l’autre : le voir, l’écouter, le découvrir, lui parler … Il est également souvent tellement fort qu’il nous aide à bousculer nos existences : changer de ville ou de région, de travail, d’habitudes, d’idées. Et quand on tombe amoureux, on a peur de perdre l’autre, de perdre l’appétit, on aura des difficultés à s’endormir et le besoin d’avoir des nouvelles de la personne très régulièrement.

En étant mariée, j’ai des responsabilités à assumer donc je cherche un emploi pour aider mon mari financièrement et devenir une femme indépendante qui n’a besoin de personne. Même si ce n’était pas mon projet, j’ai eu envie de me marier par amour et je l’ai fait. Je suis mariée à mon premier amour, et je ne changerai ça pour rien au monde.

Jasmine, 21 ans, en recherche d’emploi, Paris