Un jour, je serai musicien
Je suis passionné de musique (hip-hop, trap, drill, R&B, électro, garage house UK et de la rumba congolaise). Les artistes qui m’ont impressionné sont Drake, Kendrick Lamar, Dr Dre, Bryson Tiller… et mon père, car il vient d’un milieu défavorisé. Il s’est battu et a réussi à faire en sorte que mes frères, mes sœurs et moi ayons un environnement de vie décent. Je suis tellement passionné de musique que, du jour au lendemain, je me suis dit : « Pourquoi j’essaierais pas d’en faire ? »
J’ai commencé sur téléphone avec l’application GarageBand. Au début, c’était super dur, je n’avais jamais joué d’un instrument de musique quel qu’il soit. Par exemple, quand j’ai composé ma première prod, c’était tellement nul qu’une de mes cousines qui joue du piano et à qui j’ai fait écouter ma prod m’a dit : « Danny, c’est trop nul, pourquoi t’as fait ça, en plus t’as massacré le piano ! »
Ses mots sont restés gravés dans ma tête. Si bien qu’à cause ou grâce à cette critique, j’ai persévéré. Je me suis mis en mode cyborg pendant plusieurs semaines, je ne regardais que des vidéos de beatmaker qui expliquaient comment réaliser une prod qui accroche. Trouver la mélodie qui marche, le piano qu’il faut utiliser, les notes qui vont fonctionner à coup sûr… J’écoute le monsieur qui parle, j’applique ses conseils et c’est bon !
Il faut savoir que la plupart des beatmakers se trouvent aux États-Unis. Du coup, je regardais énormément de vidéos de beatmakers américains et je ne comprenais rien du tout. Mais j’essayais de m’accrocher, j’avais trouvé un but. J’ai à peu près compris l’anglais car comme dans les vidéos il y avait beaucoup de mots qui revenaient je les ai traduits à ma façon.
J’ai arrêté le basket pour atteindre mon but
J’ai appris que la musique répond à des structures bien précises : intro, couplet, refrain et outro. Et qu’il y a plusieurs types de piano avec des sonorités différentes : des leads, des pads, des rhodes, etc. Le conseil qui m’a marqué a été celui d’un de mes cousins qui m’a dit : « Danny, continue ce que tu fais, lâche pas. Peut-être qu’en ce moment pour toi c’est dur mais tu vas réussir. Même si au début les gens se moquent, à la fin ils payeront pour écouter ta musique. »
Pour atteindre mon but, j’ai arrêté le basket, l’une de mes plus grandes passions. Mon entourage me soutient. Mes amis, ma famille, ils me disent tous de continuer, de ne pas arrêter. Mais du côté de mes parents c’est un peu compliqué. Mon père est consultant en informatique, en gros son travail consiste à se former sur des logiciels, des logiciels comptables, des logiciels internes à une entreprise pour ensuite résoudre des problèmes sur ses derniers s’il y a un problème. Quant à ma mère, elle est au chômage mais elle a travaillé pendant un moment en tant qu’hôtesse d’accueil dans une banque.
Mon père veut que je travaille dans le domaine de la comptabilité comme lui avant de se mettre dans l’informatique mais moi je ne me vois pas faire un travail de bureau, je trouve ça trop ennuyeux. Ma mère soutient mon choix de carrière mais mon père lui est plutôt ferme sur le sujet : « Ce n’est pas un vrai travail et imagine si tu ne réussis pas, comment tu vas faire ? » Il est de la vieille école donc pour lui ça n’apporte rien mais j’espère lui faire changer d’avis et qu’il soit fier de moi.
Kirito, 19 ans, lycéen, Boissise-Le-Roi