Elora V. 10/04/2024

Une rentrée à l’autre bout de la France

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Les parents d'Elora sont séparés. À la fin du CM2, elle part passer l'été chez son père, en Corrèze. Elle ne sait pas encore que ces cinq heures de voyage sont en fait un aller simple.

J’ai toujours vécu à Grigny dans l’Essonne. De ma naissance à mes 10 ans. J’avais tout là-bas : mes amis, ma famille, mon école. En août 2020, ma mère m’a expliqué que je devais partir chez mon père, à Brive. J’étais contente de le voir. À chaque fois que je le voyais, j’y restais un mois et demi. Sauf que cet été-là, le voyage a été un peu particulier. Sans le savoir, je faisais ma valise pour de bon et je disais définitivement au revoir à mes amies et ma famille.

Mon père est venu me chercher avec ma belle-mère. Le voyage a duré cinq heures. J’ai admiré le paysage durant tout le trajet. Une fois arrivée à Brive, j’ai vu ma nouvelle chambre : elle était petite, avec une ambiance agréable, un peu cosy. Je m’y suis installée mais j’étais triste d’être séparée de ma famille et de mes amies, même si je me disais que j’allais les revoir bientôt. Souvent, le soir, je pleurais et mon père venait me voir pour me dire que tout allait bien. À ce moment-là, je pensais toujours revenir chez ma mère après un mois et demi.

Un jour, elle m’a appelée et m’a dit que je devais rester à Brive pour le collège, que je n’allais pas rentrer à Grigny. Elle m’a expliqué que je devais me faire de nouvelle amies. Sauf que moi, j’avais peur du regard des gens. Et là j’étais seule, alors que j’avais l’habitude d’être toujours très entourée.

« Au fil du temps, je me suis intégrée »

Quand la rentrée est arrivée, ma mère est venue me voir pour cette première. J’étais stressée. Je suis rentrée dans l’établissement puis j’ai pleuré. Une fille est venue me consoler et m’a proposé de faire connaissance. J’ai accepté, nous sommes restées ensemble. Nous nous sommes rapprochées et, finalement, nous sommes devenues meilleures copines.

J’ai parlé de mes anciennes copines à mes nouvelles amies. Ma mère m’a dit qu’elle les croisait souvent et qu’elles lui demandaient comment j’allais. Elles ne me manquent pas spécialement mais certaines fois, je pense à ce qu’elles font à l’heure d’aujourd’hui. Quand je reviens à Grigny, j’essaie de les voir mais comme je n’ai pas tous leurs numéros, c’est compliqué.

Aujourd’hui, je vis entre Brive et Grigny. Une année sur deux, je passe Noël et mon anniversaire chez ma mère. Dans mon collège à Brive, je me suis fait d’autres amis, filles ou garçons. Au fil du temps, je me suis intégrée. J’ai appris à connaître la ville, ce que les Brivistes aiment et comment ils parlent.

En plus, ma mère a déménagé dans la ville à côté, à Évry. Mais elle retourne souvent à Grigny, et quand j’y suis, on va voir ma grand-mère. Bref, tout a beaucoup bougé… Je pense que venir ici a été une bonne expérience. J’ai réussi à reconstruire ma vie à Brive.

Elora, 14 ans, collégienne, Brive-la-Gaillarde

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