Fatou S. 29/06/2023

Violences conjugales : bien accompagnée pour me reconstruire

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Hébergement d'urgence pour elle et son fils, garde à vue sans délai pour son ex mari... Fatou a rapidement été prise en charge par les services publics.

Je suis restée deux semaines à l’hôtel de Souppes-sur-Loing avec mon fils. Je suis arrivée le 15 janvier 2022. Ça a été très compliqué pour moi de quitter mon appartement et d’aller vivre dans cette chambre d’hôtel très sale, mais je n’avais pas le choix.

Le 13 janvier, la police est venue me chercher chez moi. Il y avait eu des violences entre mon ex mari et moi. Il m’avait frappée et séquestrée dans l’appartement. Heureusement, une dame, venue prendre rendez-vous à la maison de santé qui se situe en bas de mon appartement, avait appelé la police et témoigné à son arrivée.

Avec la police, nous sommes allés ensemble au poste. Ils m’ont demandé si tout allait bien, si je n’avais pas mal. J’ai répondu : « Oui, ça va. » Ils m’ont proposé un café. Après, je suis restée 30 minutes à attendre leur chef pour le dépôt de plainte. Ils m’ont aussi accompagnée à l’hôpital, pour voir si mon ex avait réellement levé la main sur moi. Là-bas, j’ai changé la couche de mon fils, puis je suis directement rentrée chez moi avec eux, vu qu’il était déjà en garde de vue. Il y a passé la nuit.

Une chambre calme

Ils m’ont cherché un hébergement en urgence, et ils m’ont amenée là où ils avaient trouvé une place. J’ai appelé le 115 pour leur demander de me changer d’hôtel. Heureusement, ils l’ont fait et, le 27 janvier, ils m’ont amenée dans celui où je suis aujourd’hui. J’y vis depuis un an avec mon fils, qui aura bientôt 3 ans. J’aime trop ma chambre, parce que c’est très calme.

Ma chambre est située au dixième étage sans ascenseur, avec une cuisine séparée. Il y a un placard, une table à manger, une chaise, une télévision, un tapis rouge. La peinture est blanche. Une salle de bain avec un très grand miroir. Un lit deux places et un petit meuble de rangement où je range les jeux de mon fils.

Accompagnée par deux assistants sociaux

C’est après que j’ai commencé à faire mes démarches pour sa place à la crèche, et ma demande de CAF. J’ai dû faire mon renouvellement de titre de séjour, et j’ai fait ma demande de logement. Mon fils a obtenu sa place et, de mon côté, j’ai commencé ma formation.

Pour la CAF et le logement, j’ai été accompagnée par les assistants sociaux. C’est vrai que, des fois, ce n’est pas facile de trouver un rendez-vous pour les rencontrer. Quand tu les appelles pour un rendez-vous, il faut attendre deux ou trois semaines. Heureusement pour moi, ils n’étaient pas très loin de chez moi. L’une est à la mission locale, l’autre à la maison des solidarités de ma ville. Ils m’ont toujours soutenue, et continuent de le faire aujourd’hui. Par rapport à ma carte de séjour notamment. J’espère l’avoir avant mai 2023.

Ils m’ont aussi soutenue financièrement. Ils me faisaient des demandes d’aide de 150 euros, que j’ai reçues pendant trois mois, et ils m’ont dirigée vers les Restos du cœur et vers des associations. Aujourd’hui, malgré le fait que je n’ai pas encore de logement, je suis heureuse.

Fatou, 23 ans, en formation, Île-de-France

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