Joyna G. 06/08/2024

Vivre et revivre en dansant

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Partout, tout le temps, Joyna met de la musique et danse. Une façon de chasser son vague à l’âme.

Fermer les yeux, sentir chaque partie de mon corps sur une musique rythmée qui bouge, saccadée, rapidement, puis lentement, au rythme de ce que je ressens. La danse est mon sport, mon adrénaline, ma vitamine, mon souffle. Quand je danse, je respire, je bouge et je me sens en lien avec tout ce qui m’entoure, l’eau quand je transpire, le vent qui danse avec mes mouvements, la terre qui ressent mes pas, le feu qui brûle dans mon cœur quand je m’essouffle et me fatigue sans m’arrêter de bouger. Quand je danse, je me sens voler, libre, je frissonne à chaque rythme, chaque mouvement, chaque impact sonore. Quand je danse, je me sens toucher le ciel, mais aussi m’enfoncer dans la terre pour ne jamais sortir. Quand je danse, je me sens pleine et vide, je me sens vivre et mourir, ressentir l’espace autour de moi, grand ou petit, qui me permet de bouger et de vivre l’instant. Sans la danse, j’ai mal à l’âme.

Depuis toute petite, j’ai grandi avec l’art de la musique. Mes parents se sont rencontrés, ils jouaient dans le métro, ma mère chantait, mon père jouait de la guitare. Après leur séparation, j’avais 3 ans, j’ai enchaîné les cours de danse : danse classique, modern jazz, danse contemporaine, un peu de flamenco et du hip-hop.

Puis, sont arrivées les années de collège. Plus je grandissais, plus les cours de danse devenaient chers. Ma mère qui est comédienne n’avait pas les moyens de me les payer. Ça n’a jamais été facile. J’étais prise dans les conflits de la séparation. Je n’ai donc pas pu continuer. Petit à petit, j’ai sombré, mentalement et physiquement, par manque de danse et de musique. Seuls les cours de musique au collège me gardaient encore en vie…

La déprime, le vide

Quand est arrivé le Covid, j’avais 15 ans. J’étais en dernière année de collège et j’avais perdu toute motivation. Je ne pouvais plus sortir, plus respirer, plus partager. Les histoires entre mes parents devenaient insoutenables. Je suis tombée dans la déprime et je me sentais vide. La danse n’avait plus d’importance dans ma vie. Je ne dansais plus, je ne sentais plus aucune connexion avec la musique. J’étais comme un zombie.

En septembre, à mes 18 ans, une amie m’a invitée à un festival caribéen. C’est là que je me suis sentie revivre ! Reconnectée à mes racines, à la musique, à la vibration du son dans mes membres. Pendant deux jours, je me suis sentie enfin MOI ! J’ai repris la danse et depuis je danse dès que j’en est l’occasion, le plus souvent possible. J’ai acheté une enceinte et un casque. La musique me suit partout, du matin au soir et de la tête aux pieds. Dehors, en boîte, chez des amis, seule ou à plusieurs, chez moi ou ailleurs, partout, sans contrainte, sans pression, sans condition, je danse ! C’est la vie, c’est ma vie.

Joyna, 22 ans, étudiante, Paris

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