Aylan F. 29/09/2023

Voyages en dehors de mon quartier

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Depuis qu’Aylan s’intéresse à la musique, au cinéma et à la peinture, il a revu toutes ses fréquentations. Du bas des blocs, il est passé aux appartements bourgeois de la capitale.

L’influence de mon quartier a beaucoup pesé sur ma personne. Les normes sociales y étaient complètement différentes. Petit, je faisais comme les autres et j’allais jouer au foot dans le city du quartier. Ce n’est pas que je n’aimais pas, mais ce choix a été le résultat d’une influence. J’avais, en gros, une vie de banlieusard qui ne cherchait pas plus loin que le bout de son nez.

Mes activités étaient limitées à cause de l’image que je donnais de moi. Au lieu de faire de la musique – qui est aujourd’hui une des choses qui me passionne le plus, je passais mon temps à traîner dehors sans aucun but précis. Je fréquentais des personnes qui n’avaient pas une bonne influence. C’est à ce moment que j’ai compris que je n’étais pas moi.

Ouverture culturelle

J’ai pu prendre du recul lors du long confinement lié au Covid-19. Je me suis intéressé à des choses qui m’étaient alors inconnues. J’ai regardé des films comme 2001, l’Odyssée de l’espace ou Fight Club. Le monde du cinéma et de l’acting a commencé à me passionner. Je me suis alors renseigné sur internet pour passer des castings. Bon, ça n’a pas réellement abouti, mais j’ai pu découvrir quelque chose qui me plait.

Par la suite, je me suis aussi ouvert au théâtre avec l’option que mon lycée proposait. Ça m’a permis de m’exprimer différemment, en incarnant différents personnages avec leurs propres manières de penser. Je me suis également initié au skateboard et à la musique, avec des styles qui me paraissaient bizarres avant comme le rock ou le jazz. Il y a aussi la peinture qui m’a permis de me retrouver. En fait, je voulais faire toutes les choses qui me paraissaient impossibles avec mon ancienne mentalité. J’ai juste grandi et évolué.

Du quartier à la capitale

J’ai aussi commencé à rester sur Paris plus souvent. Ça m’a permis de croiser des gens et de me faire des amis qui n’avaient pas du tout le même style de vie que moi. Je suis passé des tours de chez moi aux beaux apparts dans le 16e, là où  ils ne comptent pas l’argent. À la place de deux bouteilles de vodka pour 15 euros ou du shit en bas des blocs, je voyais des bouteilles de champagne sur une table en marbre avec des ecstas à disposition.

À côté de ça, je me suis intéressé à l’art. Au lieu de visiter mon quartier pour la millième fois, j’ai commencé à aller voir des musées et des expositions d’artistes qui me ressemblaient. Leur manière de décrire leurs œuvres m’était familière, un peu comme dans Love in the Air de Banksy, où un mec de cité jette un bouquet de fleurs.

Je suis encore aujourd’hui dans mon lycée de secteur et donc toujours en contact avec mes anciennes fréquentations. Je remarque qu’eux, contrairement à moi, n’ont pas osé changer. Depuis le collège, ils n’ont pas su sortir de l’influence mutuelle. Quand je les revois, j’ai le droit à des petites remarques du style : « Oe t’as changé frérot. »

De la capitale au monde

Maintenant, je vais approfondir ces choses qui me passionnent réellement et en découvrir d’autres. Pour continuer dans ma quête de trouver qui je suis réellement sans l’influence du monde qui m’entoure. Je veux trouver ce qui me rend heureux et épanoui.

Ça m’a ouvert les yeux sur ce que je voudrais faire plus tard. Je souhaite vivre de mes passions, et non d’un travail qui ne peut m’apporter qu’une seule chose non essentielle : l’argent. Et j’ai déjà une idée qui va me permettre de me retrouver avec moi-même et de découvrir encore plus : je veux voyager !

Aylan, 17 ans, lycéen, Cergy

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