J’ai bien fini par m’adapter à la fac
Depuis mon enfance, j’ai une passion : l’Histoire. Arrivé au lycée, je n’étais pas prêt à mon passage en seconde. Je n’étais pas vraiment en échec scolaire, mais j’étais faible dans certaines matières, notamment en français. En fin troisième trimestre, le conseil de classe m’a refusé mon passage en Première ES. Comme je ne voulais pas redoubler, j’ai choisi la première STG.
Les deux années scolaires suivantes furent pour moi vides de sens. Je garde un désamour complet et profond pour la compta, la gestion, le management, l’économie, la communication. Même la façon d’enseigner l’Histoire dans cette filière technologique m’horrifiait : en terminale, on nous faisait faire des QCM !
Sans un cadre scolaire, j’ai toujours eu du mal travailler
Arrivé en terminale, après un bac STG, le BTS comptabilité était une suite classique. Ça ne m’intéressait pas. Je voulais aller en Histoire. Comme j’étais délégué, j’ai assisté au conseil de classe du second semestre. Je me souviens d’une remarque du proviseur sur mon choix d’orientation en licence d’Histoire et, en plus, à la Sorbonne à Paris : « Vous êtes fous ! »
Après les résultats d’APB, j’ai été affecté en Histoire à l’université Paris IV Sorbonne. Mais mon adaptation a été difficile. Côté liberté, je passais à la vitesse supérieure par rapport au lycée. Or, sans un encadrement scolaire bien cadré, moi j’ai toujours eu du mal à me mettre au travail. Là-dessus, un accompagnement m’aurait été bien utile… Et puis entre le travail scolaire demandé en section STG et celui en licence à l’Université le fossé est énorme. On passe d’une quasi dictée des cours au lycée à de la prise de notes de discours d’un prof dans un amphi ! Et les QCM sont remplacés par… des dissertations et des commentaires de texte.
Il m’a fallu deux ans pour m’adapter à la fac !
Ce premier semestre à la fac fut la période la plus difficile de ma vie. Je ressentais le poids des difficultés à mesure des devoirs sur table et à la maison, toujours en-dessous la moyenne. Le second fut plus réussi. Par l’acharnement, la motivation et le travail, je commençais à comprendre et enregistrer les méthodes de travail. Même le commentaire de texte ! Et ma prise de notes s’améliorait. Je me suis aussi fait des amis avec qui partager mes cours d’amphi ou de TD. Mais pas suffisant avec une moyenne de 9,84/20.
J’ai donc échoué au passage en L2. Mais je ne l’ai pas vécu comme un échec, plutôt comme un tremplin. Et l’année suivante, j’ai validé ma L1 avec 11,7/20 de moyenne. Un soulagement pour moi et mon entourage. L’adaptation à l’université avait fonctionné. Il m’a fallu deux ans !
Diah a laissé tomber la fac. Elle se sentait seule, perdue, trop lente pour prendre des notes : c’était pas fait pour elle !
La suite ? J’ai obtenu ma licence d’Histoire avec mention assez bien. L’objectif, improbable après la L1, était atteint. Et après mûres réflexions, me voilà en master recherche d’Histoire de la construction Européenne. En venant d’un bac technologique !
Paul-Antoine Tugayé, 22 ans, Paris
Crédit photo Flickr // CC kitman
Quelle belle leçon de courage et de détermination…
Une belle illustration de la puissance de l’imagination qui decuple la mise en oeuvre des actifs du cerveau jusqu’à l’atteinte du but. Tu peux être fier de ce parcours.
Ton histoire me réchauffe vraiment le cœur, étant auparavant en situation d’échec scolaire j’ai vécu à peu près la même situation (bac pro) maintenant je suis en L3 ESS.
J’espère de tout cœur que tu y arriveras 🙂