Au collège, mon ami est transgenre et je me suis engagée pour la cause LGBT
Noa est un transgenre FTM (female to male // femme à homme) en questionnement sur son orientation sexuelle. J’ai connu Noa en primaire, mais seulement de vue. Puis on s’est beaucoup rapprochés il y a presque deux ans, au collège. Il subit souvent des remarques et des moqueries de la part de ses camarades de classe, d’autres élèves de l’école et de quelques personnes du quartier par rapport à sa transidentité, son orientation sexuelle et son apparence physique.
Du coup, il vient de moins en moins à l’école. Il passe ses journées chez lui à regarder des séries et place une sorte de frontière entre la porte de chez lui et le portail de l’école, ce qui l’empêche d’avancer dans ses études. D’ailleurs, il n’a plus envie d’étudier. Mais nous sommes beaucoup à l’encourager à retourner à l’école. Noa a quelques ami.e.s au collège, mais il ne reste pas souvent avec. En ce moment, ça lui arrive de faire des efforts et je trouve ça très courageux de sa part.
On ne reste pas souvent ensemble au collège, mais à l’extérieur, on est souvent ensemble et on passe de très bons moments. Lorsqu’on se voit, on va souvent chez lui ou au MAG, une association pour jeunes LGBT. Je suis alliée LGBT depuis que j’ai commencé à aller au MAG et j’ai plusieurs ami.e.s qui ont petit à petit fait leur coming out. Après ça, j’ai commencé à m’intéresser de plus en plus à ce sujet, c’est ce qui a provoqué le déclic et a fait de moi une alliée.
Je me bats pour que les mentalités changent
J’ai découvert le MAG en 2017, pendant la Marche Existrans. Là-bas j’ai vu une banderole du MAG et j’ai rencontré des gens qui m’ont parlé un peu de l’association. J’y suis allée quelques mois plus tard. En arrivant devant le local, j’étais un peu hésitante, mais les gens ont été très sympathiques avec moi. Avec le temps, je me suis fait plein de nouveaux amis et je suis très à l’aise au local. Je vais au MAG chaque semaine et reste à chaque permanence le mercredi, le vendredi et le samedi. Je participe aussi à beaucoup d’événements qu’organise l’association. Mais Noa, lui, ne vient que rarement et ne participe pas à ces événements.
Je me bats pour que les mentalités changent. Je participe à des activités militantes, des marches ou des conférences. Mais je ne fais pas que militer, j’essaye aussi d’aider du mieux que je peux l’asso en étant, par exemple, bénévole sur certains événements. Mais je suis encore mineure, alors faudra attendre encore un peu pour pouvoir faire beaucoup plus de choses.
Ça m’insupporte que des gens se moquent de Noa (et pas que de lui !) parce qu’il est transgenre et non hétéro alors que personnellement je trouve ça tout à fait normal ! J’espère que les mentalités changeront et que ces moqueries cesseront avec le temps.
Jennifer, 14 ans, collégienne, Paris
Crédit photo © TOBIS Film GmbH // 3 générations (film 2017)
Je rêve d’un monde où, à la place de voir une tare dans la différence, on y verra une qualité.