Grâce à Erasmus, j’ai réalisé un rêve de gosse
Le départ en Erasmus en Italie ne me faisait pas peur. J’avais déjà voyagé dans différents pays, mais c’était la première fois que je devais me gérer quasiment seul et être autonome dans un pays étranger. Et cela me réjouissait de voir à quel point je pouvais réussir sans l’aide de personne.
Le 18 mars 2019, j’ai intégré, en stage, l’entreprise Toni Auto, reconnue mondialement dans le domaine automobile et plus particulièrement pour les marques Ferrari, Lamborghini et Maserati. J’avais une seule appréhension : l’accueil des Italiens et les restrictions qu’ils pourraient me donner par rapport aux voitures de prestige sur lesquelles je pourrais travailler.
#ErasmusDays ! Les 10, 11 et 12 octobre 2019 on célèbre le programme Erasmus +. Des événements à travers toute l’Europe afin que les jeunes partagent leurs expériences ou découvrent de nouveaux projets.
Je n’avais jamais travaillé sur de telles automobiles. Dès mon premier pas dans ce magnifique atelier, je n’ai plus pu prononcer un mot, mes yeux grandissaient au fur et à mesure que je découvrais la pièce principale du garage. Des Ferrari partout, plus belles les unes que les autres, des modèles que je ne connaissais pas et encore d’autres que je n’avais vus que sur les réseaux sociaux ou à la télévision. Enfin, mon rêve d’enfant prenait forme.
Erasmus : enfin, mon rêve d’enfance prenait forme
J’ai grandi dans le monde du rallye automobile. Petit, je partais chaque week-end sur des courses dans différents endroits de France. Mon père est devenu un pilote durant mon enfance. J’étais tellement heureux de le voir se donner à fond et se battre contre les concurrents. Chaque semaine, je l’aidais à préparer sa voiture pour le rallye suivant et à chaque fois, nous partions l’essayer ensemble, pour mon plus grand plaisir. Le monde de la compétition automobile, je le connais donc, et Toni Auto m’a tout de suite fait me sentir dans l’univers de la course, de la compétition, mais un niveau au-dessus de celui que je connaissais. Une richesse historique.
Une fois changé, j’ai rejoint l’équipe de mécanos et contrairement à ce que je pensais, j’ai été très bien accueilli et intégré dans leur groupe. Il y avait un Belge, Elliot, une superbe personne qui était en stage depuis le mois de novembre 2018. Je pouvais communiquer avec lui en français. Cela m’a beaucoup aidé pour pouvoir échanger avec mes collègues italiens qui eux parlaient à peine l’anglais. Au début, Elliot était comme moi, il ne parlait pas un mot d’italien. Il me disait : « Au début, c’est difficile, mais tu es obligé d’apprendre la langue parce que tu es plongé dedans et tu dois l’utiliser. »
« S’ils commencent à t’insulter, c’est qu’ils t’ont intégré »
Donc, dès que les Italiens me parlaient et même si j’avais compris ce qu’il fallait faire, je lui demandais ce que chaque mot voulait dire pour apprendre au plus vite. Dès la première semaine, avec de l’investissement de ma part et beaucoup d’écoute, ils m’ont laissé travailler sur les moteurs Ferrari en quasi totale autonomie.
À la fin de la première semaine, certains mécanos ont commencé à m’insulter tout en souriant et à me faire des blagues sur ma provenance, sur les gilets jaunes et sur Macron. Elliot m’a alors dit : « S’ils commencent à t’insulter, c’est qu’ils t’ont intégré et qu’ils t’apprécient. » Donc hésitant au début, je me suis moi aussi mis à les insulter poliment, et ils aimaient ça.
Partir à l’étranger, ça peut être une grosse source d’angoisse. Maxime est lui aussi parti en Erasmus, et cette expérience lui a appris à gérer son stress.
Mon stage a duré trois semaines et pour mon plus grand plaisir, j’ai participé à la rénovation d’une Ferrari F40, l’une des voitures les plus mythiques de la marque. Pendant la dernière semaine, j’ai commencé à comprendre brièvement et à former des phrases en italien, je me suis moi-même impressionné ! Réussir à communiquer en italien par mes propres moyens en aussi peu de temps, je ne pensais pas y arriver.
Je suis arrivé en Italie en tant que Français, étranger, craignant d’être un peu mis de côté, et je me suis en fait réellement senti Européen. Surtout dans la façon qu’ils ont eu de m’aborder, de m’apprendre leurs méthodes de travail et de me faire confiance. La plus belle aventure que j’ai vécue jusqu’à présent.
Dylan, 19 ans, lycéen, Nantes
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