« Il n’en vaut pas la peine ! »
Un jour, j’ai entendu cette phrase à propos d’un enfant de 5 ans : « Il n’en vaut pas la peine. » J’ai trouvé cela à la fois choquant et révoltant qu’une personne puisse dire cela d’un si petit enfant. Il s’agissait pourtant d’un enfant « de bonne famille ». Un père, une mère ; tout pour être épanoui. Mais c’était un petit garçon qui était souvent agité. Il ne tenait pas en place et faisait parfois des crises de colère. Certains penseront : « C’est normal. C’est un enfant ! » Mais ce n’est pas l’avis de tout le monde…
« C’est une cause perdue ! »
« Il n’en vaut pas la peine. » Cette phrase, c’est sa propre tante qui l’a prononcée. Et si c’était la seule ! Alors que ce « petit bout » n’avait – et n’a toujours ! – que quelques années, il était même mis de côté par sa maîtresse d’école, qui le disait « insupportable ».
Mais pourquoi ? C’est cette question qui aurait dû être posée. Cet enfant était souvent délaissé au profit de sa petite soeur, née peu après lui. Sa mère avait visiblement une préférence pour la petite princesse. Alors, tout s’explique. L’enfant était sûrement jaloux ou souhaitait simplement attirer l’attention pour que quelqu’un s’occupe de lui.
Personnellement, j’ai été choquée d’entendre cela à propos d’un enfant. Parce qu’à cet âge là, l’enfant dépend surtout de ses parents. Il n’est pas autonome.
S’il profère des insultes envers ses parents, c’est en partie de leur faute car les parents sont le pilier de sa vie. Peu importe son âge d’ailleurs. Qu’il s’agisse d’un bambin, d’un enfant ou d’un adolescent, à partir du moment où les parents ne s’occupent plus de lui, il est perdu, désorienté, ne sait plus quelle est la marche à suivre. Et au lieu d’aider ces enfants, souvent, on entend pour les désigner : « C’est une cause perdue », « C’est un bon à rien », « C’est une fainéante ».
Faire aimer les choses de la vie
La solution ? Les aider. Parce qu’au final, ce sont eux les plus malheureux. Parents, professeurs, ou autres personnes en charge d’enfants qui paraissent difficiles, ne les jugez pas. Essayez plutôt de les comprendre afin de les aider. Sans repères, ils sont perdus. Ils ne demandent qu’à pouvoir avancer dans le bon sens, mais pour cela, ils ont besoin de quelqu’un derrière eux, non pas pour les gronder ou leur dire à quel point ils sont nuls dans un domaine, mais pour les réveiller ; quelqu’un qui va leur faire aimer l’éducation ou simplement les choses de la vie.
Emma, 20 ans, étudiante, Lille
Salut !
Ton article m’interpelle : je connais deux enfants qui sont comme ça : 11 ans , et déjà désignés « cas sociaux » car les parents sont au chômage,profitent plus ou moins des aides de la société et de surcroît, ne s’occupent pas de leurs enfants., les laissant aller dans la rue tout seul toute la journée depuis des années.
L’un des enfants dont je parle ne tient pas en place, il bouge constamment, fait sans arrêt des bêtises, est mal élevé, crie dans la rue…enfin bref. Il est même exclu par les autres de son âge car il est mauvais joueur, ne sait pas jouer avec les autres, ne se plie pas aux règles des jeux. Résultat, il est toujours tout seul. Ce garçon est très immature pour son âge. A 11 ans, il joue encore aux jeux des enfants e primaire et il accuse un gros retard scolaire (déjà 2 ans de redoublement)
J’ai essayé de m’occuper de lui, de jouer avec lui aussi souvent que je le pouvais mais je ne cache pas que c’est assez pénible.
Mais à qui la faute? A personne d’autre qu’à ses parents qui ne lui ont pas appris à bien se conduire, à respecter les règles et les autres., à travailler, à se concentrer, à se calmer quand il le faut.
Ce garçon est déjà classé « cas social » par la moitié de la ville Sa maîtresse , les gens qui le connaissent disent qu’il n’y a « rien à faire ». A 11 ans, c’est déjà fini, il a perdu dans la vie, il est « insupportable », c’est une « cause perdue » l » . Et quand je m’occupais de lui, une vieille dame avec qui je discutais me répétait : « c’est pas la peine, ne vous donnez pas tout ce mal » .
Je ne trouve pas ça normal. Je ne trouve pas ça normal, qu’à 11 ans seulement, on condamne un enfant à devenir un « cas social », un délinquant, un petit voyou avant même q’il est fait quoi que ce soit de mal. Je ne trouve pas normal qu’on l’abandonne en disant qu’il est déjà perdu, que ce n’est pas la peine. Tout ça parce que personne ne veut lui donner un peu de temps.