Dans mon collège privé, j’ai été mieux orienté
Quand je suis arrivé en prépa-métiers, il n’y avait qu’une quatrième, et nous étions juste 12 dans notre classe. Alors que dans mon ancien établissement, nous étions entre 25 et 30 à peu près, ce qui change tout. Les cours étaient beaucoup plus calmes et agréables à suivre. Dans notre classe, tout le monde se parlait et s’aidait quand il y avait un problème. C’est ça un collège privé.
Au collège public, je n’étais pas un élève qui sortait du lot, avec des notes et un comportement exemplaire, mais j’avais un niveau, je dirais correct. Je tournais entre 10 et 12 de moyenne. Mais, à ma grande surprise, à la fin de l’année scolaire, vers le mois de mai, un prof vient me voir et demande un rendez-vous avec mes parents, pour mon orientation. Je n’ai pas le niveau pour continuer ici, alors que mon groupe d’amies et moi on avait à peu près tous les mêmes notes. Ma mère a décidé de me changer d’établissement et de me mettre dans le privé.
À ce moment-là, j’étais en cinquième au collège public Paul Bert dans le 14ème arrondissement de Paris. Je suis allé à Carcado Saisseval dans le 6ème arrondissement de Paris, sous conseil de la prof avec qui nous avons eu rendez-vous. Et de notre gardienne d’immeuble qui, elle aussi, a mis sa fille là-bas. Elle nous vendait les louanges de cet établissement car sa fille y a très bien réussi.
Il est parfois compliqué de bien percevoir ce qui fait le lycée public et privé. L’Étudiant a enquêté sur ces différences et les idées reçues qui y sont associées.
[ENQUÊTE] Public ou privé, quel lycée est vraiment fait pour vous ? Avec l’aide de lycéens, @cdecoppet répond à cette question ➡ https://t.co/SbeVjRqpef 😛 pic.twitter.com/xtz8sB9GmJ
— L’Etudiant (@letudiant) February 22, 2018
J’ai eu beaucoup de mal à accepter ce changement car je ne comprenais pas. J’ai eu l’impression qu’on ne m’avait pas laissé le choix, en plus d’avoir perdu contact avec les gens que je connaissais, plus personne ne me calculait. Et je pense que les profs ont plutôt contourné le problème en me conseillant de changer d’établissement plutôt qu’en essayant de m’aider à corriger mes problèmes pour me mettre au travail.
Collège privé, un code vestimentaire plus strict
On nous a appris à faire la différence entre le moment où on est à l’école et le moment où on est chez nous, avec un code vestimentaire plus strict. Interdiction de mettre des jupes ou des shorts au-dessus du genou, des t-shirts au-dessus du nombril, ou des vêtements où on voit les épaules. Et pas le droit de mettre des joggings.
Le mercredi nous devions mettre une tenue qu’ils qualifient de professionnelle, pour nous habituer et savoir comment on s’habille dans le monde du travail. Pour les garçons, des chemises ou des polos, pantalons ou jeans noir et des chaussures de ville… Pour les filles : des chemisiers, des blazers, des bottines et des talons…
J’ai eu un peu de mal à m’adapter au début, car on sort de notre zone de confort, alors qu’on était habitué à mettre des joggings et des baskets. Et ça fonctionne ! Aujourd’hui, je mets plus de jeans que de jogging. J’ai bien aimé le fonctionnement de la tenue professionnelle car cela nous prépare pour plus tard.
Les profs étaient présents pour leurs élèves
Le programme n’était pas le même qu’en général. Nous avions des cours de découverte professionnelle, qui nous ont appris et fait découvrir beaucoup de choses sur le monde professionnel. Pendant ces cours, nous faisions des fiches métier, tel qu’infirmier et on faisait un résumé : quelles études faire, les revenus… On réunissait tout un tas d’informations pour en apprendre plus sur le monde qui nous attend. J’ai beaucoup aimé ces cours, car ça m’a permis de mûrir et de réfléchir à ce que je veux faire plus tard et à mieux me préparer pour l’avenir.
En dehors de ça, nous avions des cours normaux avec une pédagogie adaptée. Nous ne faisions pas le programme classique comme dans les autres établissements et nous avancions au rythme de la classe. Quand il y avait un élève, ou plusieurs, qui avaient des lacunes, toute la classe s’arrêtait sur le sujet qu’on étudiait.
Le manque de soutien des proches et des professeurs peut amener à douter de son orientation. Aurélie a persévéré et a obtenu le diplôme qu’elle désirait tant.
Ce fonctionnement m’a plu et a fonctionné, car ma moyenne est montée de 10 à la fin de ma cinquième, à 14 à la fin de ma quatrième. Les profs étaient beaucoup plus présents pour leurs élèves et c’était le but de cette classe. Cela m’a beaucoup apporté car ça m’a fait grandir, prendre confiance en moi, et j’ai commencé à travailler. Ce qui m’a permis de revenir en général et technologique en seconde ! À la fin du collège, j’ai décidé de resté dans le même établissement pour le lycée. On est mieux cadrés et surtout dans ce lycée il y a la filière qui me permettra de faire le métier que j’ai envie de faire plus tard : infirmier !
Pablo, 16 ans, lycéen, Paris
Crédit photo Pexels // CC Cotonbro