Cheick T. 11/01/2021

Trouver une alternance, ce parcours du combattant !

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Après des centaines de candidatures, beaucoup de patience et d’espoir, Cheik a finalement trouvé une alternance. Pour lui, avoir du soutien est primordial dans ce type de cursus.

Je n’avais jamais imaginé un scénario pareil dans ma recherche d’entreprises. J’ai entendu des gens dire : « J’ai envoyé 50 CV et lettres de motivation mais je n’ai rien trouvé j’ai envoyé. » « 10 CV et j’ai trouvé une entreprise. » « J’ai été pistonné donc ça va. » Mais alors moi, qui allait me pistonner ?

C’était en 2018. J’ai suivi mes études jusqu’à avoir un Baccalauréat S puis j’ai intégré Polytech Sorbonne en Maths Sup. Ce fut mon année scolaire la plus difficile : j’ai décidé de faire une classe préparatoire pas par choix personnel, mais pour faire comme mes amis. J’avais pour ambition de travailler dans la finance, alors, devrais-je me réorienter ?

Le choix fut difficile. Entre temps, je m’étais inscrit dans un programme de parrainage nommé Passeport Avenir qui mettait en relation des étudiants en situation difficile avec un parrain censé le suivre durant son cursus de formation.

Mon parrain fut un élément clé dans ma prise de décision : il m’a conseillé de faire ce que j’avais envie de faire puis m’a guidé dans mes choix. Vu ma situation, l’alternance était l’option adéquate. J’avais toujours eu une mauvaise vision de ce cursus, mais je n’avais pas le choix et c’était le bon plan vu le coût élevé de la scolarité des écoles de commerce.

452 candidatures, 3 entretiens

Les écoles de commerce coûtent très cher. La mienne coûtait 12 000 euros l’année. Je ne pouvais pas prendre un prêt étudiant en raison de mon statut (seul en France sans parent qui pourrait se porter garant). J’ai ainsi commencé mes recherches d’entreprises car j’avais déjà trouvé mon école, l’INSEEC.

Sur qui pourrais-je compter hormis mon parrain qui m’aidait malgré son indisponibilité en raison de son travail. J’ai commencé mes recherches d’entreprise en février 2018. Je pense avoir consulté tous les sites d’offres d’emploi en passant la porte-à-porte, les salons (j’en ai fait 5), les ateliers CV-lettre motivation, etc. Résultat ? Rien !

J’envoyais au moins 5 candidatures par jour, soit au total 452 candidatures en ligne entre février et juillet. Je n’ai eu que 3 entretiens avec des résultats négatifs. Il y a des semaines où j’ai tellement eu de réponses négatives que j’ai craqué, je voulais tout lâcher, c’était trop dur pour moi. Mon parrain me motivait, il a même envoyé une de mes candidatures chez Bouygues télécom, mais sans réponse.

Seul et livré à moi-même

J’étais complètement déboussolé et sans une entreprise pour financer mon alternance, je ne pouvais rien faire ! Mon école ne m’aidait pas pour autant, c’est d’ailleurs pareil dans la plupart des écoles… Il y a des ateliers pour faire les CV et lettre de motivation puis les responsables envoient quelques candidatures de temps en temps afin qu’on y postule mais sans issue. Pour moi, j’étais seul et livré à moi-même.

Je sollicitais les entreprises en me déplaçant pour rencontrer les responsables, j’appelais parfois, fallait être audacieux, mais tout ceci n’a pas payé. J’étais face à moi-même sans ressource pour payer mon école à la rentrée, sans entreprise, déprimé.

Mes recherches ne m’ont finalement rien donné de positif mais je continuais à chercher, j’envoyais mon tableau de bord à la fin de chaque semaine à mon parrain afin qu’il sache où est-ce que j’en étais dans mes recherches. Il m’encourageait à continuer, ce que j’ai fait jusqu’en fin du mois d’août, une semaine avant la rentrée et je n’avais toujours pas d’entreprise.

Pour moi, c’était la fin, soit je continuais ma prépa en deuxième année, soit j’arrêtais tout. La seconde option étant celle que je privilégiais car il me fallait une source de revenu. Je ne pouvais pas m’autoriser les jobs étudiants avec la prépa, c’était trop difficile et intensif les cours.

On savoure mieux le succès quand il y a eu souffrance

Nous sommes vendredi, le dernier du mois d’août lorsque je reçois l’appel de mon parrain qui me dit littéralement : « Cheick, ça te dirait un entretien avec ma responsable du contrôle de gestion ? Si tu as pu la convaincre, elle te prendra certainement pour ton alternance. À toi de jouer ! »

Je ne savais pas quoi répondre, je pensais que c’était une blague car je n’y croyais pas et il a ajouté : « Prends ton temps pour réfléchir et tu me diras. » J’ai répondu immédiatement : « Oui je suis disponible dès lundi. »

J’ai alors été en entretien avec cette dame qui finalement m’a pris car mon profil correspondait à la candidature. Et là, je me suis rendu compte que mon parrain est le directeur de l’entreprise Eiffage Système d’Information. Je me suis alors demandé mais pourquoi m’a-t-il laissé dans cette galère durant tout ce temps ? J’ai finalement eu des réponses à mes interrogations : on savoure mieux le succès lorsqu’il y eut souffrance derrière !

J’ai donc été alternant contrôleur de gestion pendant un an et sept mois puis mon parrain m’a recommandé au directeur du contrôle interne d’Eiffage Construction qui n’a pas hésité à me rencontrer. Aujourd’hui, je suis contrôleur interne chez Eiffage Construction et étudiant en Master de finance à l’INSEEC Business School.

Difficile de trouver une alternance par manque d’accompagnement

Le cursus de la finance à l’INSEEC répond parfaitement à mes exigences et critères même si cela reste assez difficile. Je m’y plais car la finance reste pour moi une passion et les cours sont assez intéressants et variés. Le chemin est encore long mais je pense être sur la bonne voie. Je vois le bout du tunnel de très loin et j’espère l’atteindre !

Aujourd’hui, je me rends compte de la difficulté qu’on peut rencontrer pour trouver une alternance. Sans le soutien d’un proche, d’une belle âme ou d’une quelconque relation. Il serait plus intéressant de pouvoir trouver une alternance sans piston mais c’est ce qui reste le recours pour la plupart et ce, par détresse et manque d’accompagnement et d’aide. J’ai réussi à finalement trouver mon alternance mais il y quelque part quelqu’un qui en cherche et qui ne trouvera certainement pas, faute de soutien ! Je trouve cela inadmissible et j’espère que les choses s’amélioreront !

 

Cheick, 23 ans, étudiant, Paris

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1 réaction

  1. Merci pour ce beau article.
    J’adore !

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