Violences sexuelles : la justice ne répare pas tout
Comment se reconstruire quand sa plainte est classée sans suite ? Quand on s’interdit de vivre par crainte de voir ensuite les faits minimisés au procès ? Quand son agresseur a purgé sa peine mais que les traumatismes perdurent ?
La justice pénale ne répare pas tout. D’abord parce que dans les affaires de violences sexuelles, les victimes qui portent plainte se lancent souvent dans des combats éprouvants et solitaires qui s’étirent sur des années. Elles sont seules face aux policier·es lors de la déposition au commissariat. Seules à chercher un·e avocat·e. Seules quand elles reçoivent l’avis de classement sans suite. Seules à rassembler les éléments pour rouvrir la plainte.
Au final, moins de trois mis·es en cause sur dix se retrouvent dans un tribunal. 0,6 % des accusé·es de viol sont condamné·es. Et même quand les procès débouchent sur une peine, les séquelles des victimes sont là ; des séquelles que les tribunaux ne réparent pas.
La plainte pour viol d’Alice a été classée sans suite. Après dix ans à chercher une réponse pénale, elle a décidé de se reconstruire loin des tribunaux. Elle raconte ces longs mois à s’interdire de sourire, d’acheter des jolis vêtements, de vivre – par peur d’être jugée elle. L’agresseur de Pauline a été condamné à cinq ans de prison et une amende. Aujourd’hui, il est libre. Pauline, elle, vit toujours avec ses cauchemars et ses peurs.
La rédaction
1/2 Loin des tribunaux, je cicatrise enfin
La plainte pour viol d’Alice a été classée sans suite. Après s'être battue pour la rouvrir, elle a décidé de tout arrêter. Elle raconte ces longs mois à s’interdire de sourire, d’acheter des jolis vêtements, de vivre – par peur d'être jugée, elle, lors du procès.
2/2 Mes séquelles sont plus longues que sa peine
À 10 ans, Pauline assistait au procès de l'homme qui l'avait agressée sexuellement. Aujourd'hui, il est libre, après cinq années de prison. Pauline, elle, vit toujours avec ses cauchemars et ses peurs.