Nidal V. 30/07/2024

Poser son cerveau au skatepark

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Nidal fait sauter, tourner et voler son corps sur son BMX. Il chute, se relève et se dépasse. Et ses pairs applaudissent ses réussites.

Quand j’ai réussi mon premier 360, j’étais trop content. Réussir cette figure m’a demandé au moins 150 essais. Au début, je ne comprenais pas trop comment lancer mon BMX, mais j’ai peu à peu compris le mouvement. J’étais vraiment heureux d’avoir eu le déclic, la première fois. On ne se rend pas compte, mais pour le lancer, il faut vraiment réussir son saut, bien lancer sa rotation, atterrir droit… Tout doit être millimétré. Et encore, si tu ne mets pas assez de force, si une étape est ratée – le saut, la rotation – tu sais d’avance que c’est foutu.

La sensation que ça me procure quand je réussis est magnifique. J’ai compris que la clé, c’est de poser mon cerveau pour avoir zéro blocage et faire ce que j’ai à faire. Si je roule avec mon cerveau allumé, je peux penser aux blessures, aux risques de la chute. Même si j’ai déjà réussi, il y a toujours le doute. Donc il faut complètement n’en avoir rien à foutre quand tu roules en BMX. C’est un sport que j’aime plus que tout. Quand je ne me sens pas bien, le seul truc que je veux faire c’est prendre mon vélo et aller m’éclater le crâne à rouler comme un barjo. Et quand il pleut, je le nettoie ou je le répare.

« Tout le monde s’encourage »

Ça va bientôt faire trois ans que je pratique ce sport. Tous les jours, je vais au même skatepark, à Blandan, un parc lyonnais. Je roule tout l’aprèm avec des potes. Ils sont un peu devenus ma deuxième famille. J’ai beaucoup appris au contact des autres riders. C’est aussi ce que j’aime avec le BMX. Tout le monde s’encourage. Quand tu réussis un trick (une figure), on te félicite. Pendant deux ans, j’ai roulé avec un gars incroyable, un vrai monstre, le type le plus fort du skatepark. Grâce à lui et plein d’autres gars, j’ai gagné en confiance en moi. Je les remercie. J’ai encore beaucoup de progrès à faire, mais je suis motivé. Quand je vois des gars s’envoler à trois mètres de haut avec des tricks incroyables, ça me fait rêver.

Tous les riders pros que je vois, quand ils se cassent un bras, la seule chose qu’ils veulent, c’est repartir dès que possible. C’est un sport extrême avec du challenge, des chutes. C’est ce que je cherche. Cette sensation qui te dit « relève-toi et relance ». Quand tu l’as, c’est génial. C’est pour ça que, malgré une blessure, je n’ai jamais lâché ce sport.

Nidal, 17 ans, volontaire en service civique, Lyon

Crédit photo Unplash // CC Alessandro Cavestro

 

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