Maïly D. 13/08/2024

Chez soi : yoga en ligne

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Maïly a tenté différents sports et a fini par trouver son bonheur... en suivant des cours de yoga en ligne. Une activité qui la détend et qu'elle pratique quand elle veut.

Les poumons en feu, des courbatures pendant deux semaines… Les sessions intensives comme celles de Gym direct sur la 8 et de @SissyMua sur YouTube sont devenues de véritables épisodes de torture. Je faisais des vidéos de 20 à 30 minutes, où les passages de squat ne se terminaient jamais. « En haut, en bas et petit, petit, petit… » Je n’ai pas tenu.

Pendant mes trois ans de licence, j’ai alterné phases de motivation d’un ou deux mois, et d’abandon d’un ou deux semestres. Je n’ai pas cherché un sport adapté à mes envies, j’avoue. J’ai opté pour un sport à la maison, à travers des vidéos fitness, pour pratiquer à mon rythme, quand je voulais, et surtout gratuitement.

L’EPS à l’école, c’était le plan parfait ! Deux heures par semaine et une nouvelle activité par trimestre. Mais, après le lycée, le sport n’était plus obligatoire. En première année de licence, je me suis mise à la recherche d’un sport gratuit proposé par la fac. Je ne travaillais pas et j’habitais chez mes parents, mais j’étais décidé à ne plus leur demander de financer mes projets.

Vite découragée

Sur les brochures, j’étais tentée par plein de sports comme l’escalade, la boxe, le badminton. Mais les horaires ne collaient pas avec mon emploi du temps. L’espace sportif était à dix minutes de bus et dix minutes de marche depuis la fac… alors aller y faire du badminton sur ma pause déjeuner, c’était infaisable. Je devais aussi prendre en compte les affaires de sport à transporter toute la journée. Pour des sports comme le badminton, on doit acheter, puis ramener nos raquettes.

Tout ça m’a vite découragée. C’est à ce moment-là que j’ai opté pour un sport à la maison. Des vidéos fitness, ce n’est pas ça qui manque sur internet et les réseaux sociaux, mais je me suis rendu compte que je ne savais pas ce que je voulais réellement. J’ai donc eu beaucoup de mal à tenir une activité sportive pendant l’année scolaire.

C’était essentiellement en été que je me ressaisissais. Il y a un vélo elliptique chez moi, donc un été je me suis dit : « Pourquoi ne pas en profiter ? » Je faisais des séances de quinze minutes. Il faut savoir aussi qu’en choisissant son programme, on vous met un objectif calories devant les yeux, donc forcément, comme la carotte au bout du bâton, je voulais l’atteindre. Pour cela, j’accélérais, je m’épuisais lors du pic et c’était l’angoisse aux dernières minutes car je voyais la fin du timing avancer et mon objectif s’éloigner. J’ai tenu un ou deux mois, mais à la rentrée, s’infliger ça après les cours était au-dessus de mes forces. Trop de pression inutile en plus du quotidien. Retour à la case départ.

À son rythme

Cette année, je suis rentrée en master et attention… en alternance ! Cela veut dire que je peux me payer une activité sportive par mes propres moyens, sans le stress de ne pas pouvoir la financer. J’ai choisi OLY Be : une plateforme en ligne proposant plusieurs disciplines (yoga, pilates, fitness, stretching, danse…). Idéal pour changer d’activités au fil de mes envies et surtout pratiquer tout en me détendant. J’ai d’abord opté pour l’offre découverte à 36 euros, qui m’a permis d’avoir trois cours en studio et j’ai adoré ! Je me suis rapidement laissé engrainer par la douceur du yoga.

À la fin de l’offre, il fallait soit payer 500 euros l’année (en une fois !) pour des cours en studio, soit 19 euros par mois pour les cours en ligne. Mon choix a été vite fait ! Eh oui, quand on est étudiante, l’argent finit toujours par nous rattraper. Mais je ne suis pas déçue, loin de là. J’ai d’abord été rattrapée par mes tics, c’est-à-dire vouloir aller trop vite, vouloir des résultats visibles rapidement, vouloir avoir la souplesse d’un yogi de 20 ans d’entraînement, puis je me suis reprise. Je me suis fixée des objectifs, en commençant doucement : une vidéo de quinze à trente minutes une à deux fois par semaine.

Je prends le temps de choisir une vidéo sur leur site avec un professeur qui parle français, et qui propose une séance au niveau « débutant » ou « tous niveaux », et je lance. Bien sûr, les débuts ont été un peu difficiles, parfois le professeur était trop rapide, parfois je ne tenais pas les mouvements. Une fois, j’ai abandonné une vidéo au bout de dix minutes parce que je n’y arrivais pas, et j’ai culpabilisé après. Mais à force de pratiquer, j’ai retenu les mouvements.

De vrais moments de relaxation

Le week-end dernier, après d’intenses révisions, j’ai décidé de faire ma séance de yoga. Ce soir-là, je n’ai pas envie de suivre de vidéo : j’improvise. J’enfile un legging et un débardeur à la va-vite, j’installe mon tapis et je lance ma musique sport préférée : méditation, musique de yoga, chakra, musique relaxante pour le soulagement du stress sur YouTube.

C’est parti : je commence par m’échauffer avec mes souvenirs des cours d’EPS, et mes vidéos de yoga m’ont appris à déposer une intention avant chaque pratique, comme un petit vœu. Je pose ma main droite sur mon ventre et ma main gauche sur le cœur, je ferme les yeux et je me dis intérieurement : « Pratiquer, progresser. » Après cette petite introduction, je commence la séance en fermant les yeux et je plonge en avant pour toucher mes pieds, je m’aide de blocs de yoga et j’enchaîne les mouvements. Je chauffe rapidement et je sens que ça tire derrière mes jambes, mais tout va bien, je m’écoute et j’apprends mes limites. Chien tête en bas, guerrier un, guerrier deux, le cobra, posture de la chaise ou du pigeon… tout y passe. J’ai assimilé les postures.

Je sais maintenant par expérience que, lorsque l’on est seule, on a tendance à se mettre plus de pression. C’est ce que j’ai fait plus d’une fois, en repoussant constamment mes objectifs dès que j’entamais une activité sportive. Mais depuis presque six mois maintenant, les vidéos sont de vrais moments de relaxation : j’intègre les mouvements et me détache parfois du professeur pour me concentrer sur moi, mon corps et ma respiration. Je lâche prise, et je laisse les résultats (ou non) arriver d’eux-mêmes. J’ai appris à m’écouter, à me donner le temps et surtout j’arrête de me mettre la pression.

Maïly, 21 ans, étudiante, Val-de-Marne

Crédit photo Unplash // CC Avrielle Suleiman

 

« La coloc de la débrouille », d’Alex, 21 ans. L’entrée dans l’âge adulte est souvent synonyme de (très) petit budget. Entre course à l’économie, récup et un chouïa de larcin, Alex et ses deux colocs affrontent la galère précaire ensemble. Une situation à laquelle quatre jeunes sur dix sont confrontés en France.

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