Maïté G. 03/10/2024

Déménager pour un avenir brillant

tags :

Maïté a déménagé car ses parents voulaient qu'elle reçoive la meilleure éducation possible. Elle n’est pas partie de gaieté de cœur mais, grâce à ça, elle a pris son envol.

Mes parents souhaitaient que leurs deux filles aient une meilleure éducation, un meilleur environnement pour grandir. Ils voulaient un futur brillant et rempli de gloire, une langue de plus à mettre sur notre futur CV et la possibilité d’entrer dans l’université de nos rêves. J’étais partante pour ça mais triste de laisser tous mes amis en Espagne.

En août 2021, j’ai déménagé avec toute ma famille du Pays basque espagnol à Biarritz, au Pays basque français. Au départ, j’ai très mal vécu ce changement. Une fois en France, mes amis m’ont manqué, mes camarades de gym aussi, notre maison en Espagne, notre école. Je préférais tout là-bas. J’étais très triste et, même si j’étais toujours en contact avec mes potes, je savais que ce ne serait jamais pareil.

Apprendre le français

Changement de vie a été difficile à l’école. En Espagne, j’étais toujours première de la classe, je n’avais jamais de difficultés. En France, je suis tombée dans une classe où il y avait plein d’élèves forts et qui avaient des notes irréprochables. Du coup, j’étais un peu moins bonne qu’eux, en maths par exemple, à cause du français. Je ne le parlais pas bien. Cette situation m’a motivée encore plus pour travailler et apprendre la langue.

Dans mon nouveau collège, pour les élèves qui ne sont pas français et qui arrivent, tu as un emploi du temps aménagé. Quand certains sont en physique-chimie, ceux qui parlent moins bien vont en cours de français. Normalement, tu restes deux ans dans ce système. Moi, j’y suis restée six mois. Pour progresser, j’ai tout fait.

À côté des cours, je lisais et je regardais des séries et des films avec des sous-titres. Français pour la langue du film et espagnol pour les sous-titres. Je lisais aussi Harry Potter et Percy Jackson en français. Je les avais déjà lus en espagnol. Je comprenais de quoi ça parlait et c’était comme ça plus facile de les comprendre.

Sentir la liberté

Ce déménagement m’a rendue plus libre. Ça, c’est grâce, entre autres, au voyage que j’ai fait en quatrième à Paris avec ma classe pendant une semaine. Ça a été un des meilleurs moments de ma vie. Le fait d’être loin de chez moi avec mes amis à Paris… je sentais ma liberté, j’étais contente. Je faisais ce que je voulais avec qui je voulais et comme je voulais. Il n’y a pas eu un seul autre moment de ma vie où je me suis sentie si détendue. C’est une expérience que je n’aurais pas eu la chance de vivre si j’étais restée en Espagne.

C’est aussi pour ça que je dis que j’ai changé. Je me rappelle la « moi » du passé. Elle n’aurait pas eu envie d’aller loin de ses parents. J’ai toujours été assez indépendante mais j’ai toujours eu besoin d’eux. Maintenant, j’ai appris à être toute seule et à n’avoir besoin de personne. Je me suis vraiment émancipée.

J’ai recommencé cette vie de zéro et on pourrait dire que j’ai eu de la chance de faire un nouveau départ. Je n’ai pas oublié mes années en Espagne, ni les gens avec qui j’ai grandi, mais j’ai appris qu’il ne faut pas avoir peur du changement. Tout à ses côtés positifs et négatifs. Si je suis sincère, je préfère encore des choses là-bas, comme la nourriture, la musique, les plages. C’est difficile à assimiler, mais c’est la réalité. Aujourd’hui, j’ai de l’espoir pour mon futur. J’espère que, grâce à ce changement, plus de portes s’ouvriront.

Maïté, 14 ans, collégienne, Pyrénées-Atlantiques

 

À lire aussi…

« Maintenant, je suis trilingue », par Ilyass, 14 ans. Quand il est arrivé d’Italie, il a fallu apprendre le français dans les classes avec les plus petits. Aujourd’hui, il le parle, s’est remis à l’italien pour ne pas le perdre et utilise aussi le darija à la maison.

Partager

Commenter