Nathan B. 25/10/2024

« Je suis déjà nostalgique de mon village »

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Cette année, Nathan est entré en terminale. Dans un an, il quittera sûrement son village, ses amis et ses repères. Un plongeon dans l’inconnu vécu par de nombreux jeunes des territoires ruraux.

Il ne reste qu’un été. Avec la fin du lycée, on arrive bientôt à la fin de notre enfance. Peut-être qu’après, nos occupations vont changer, avec des nouveaux objectifs pour notre avenir. Je suis déjà un peu nostalgique de mon village.

J’ai grandi dans un village d’environ 1 000 habitants dans l’Aude, près de Carcassonne. Moi et mes amis on trouve toujours des choses à faire, des endroits où s’amuser et d’autres à explorer. On ne vient pas tous du même. On se déplace souvent d’un village à un autre en vélo pour se voir, faire du basket, du foot ou pour aller à des fêtes. Cette vie de villageois est très agréable. On improvise toutes nos sorties et on s’amuse avec ce qu’on a.

C’est vrai qu’on a vite fait le tour des choses à faire, surtout lorsqu’on sort beaucoup comme nous. Jusqu’au lycée on sortait même tous les week-ends et pendant les vacances. Il faut donc souvent se renouveler !

« On connaît quasiment tout le monde de nos âges »

À l’école, on sortait juste dans le village. On allait dans les maisons des uns et des autres pour jouer aux jeux vidéo, regarder des films, faire du sport.

Au début du collège, on s’est de plus en plus orienté vers le sport, jusqu’à rejoindre le club de basket du coin. Mon groupe d’amis et moi, on prenait le bus ou les vélos pour aller aux villages alentour et nos cercles de connaissance se sont agrandis avec des gens d’autres collèges et lycées.

Vers 14 ans, on a fait nos premières soirées. On allait aux fêtes des villages et petites villes de notre région. Elles sont organisées par les mairies sur les places, par les bars ou par des jeunes qui ont une grande maison. Elles sont variées avec différentes générations et styles de musique. À ce stade, on connaissait quasiment tout le monde de nos âges vers Carcassonne, parce qu’on n’est pas très nombreux et que les connexions se font très vite avec ces événements.

Maintenant, on est au lycée. On prend le train pour aller dans de grandes villes qui sont loin de nos vignes. Toulouse, Montpellier ou Nîmes. En Occitanie, les trains sont à 1 euro l’été ! On découvre des choses nouvelles. Des magasins qu’il n’y a pas chez nous. Des concerts où on rencontre des gens qu’on ne connaît pas. On y passe des journées ou des week-ends sans trop savoir pourquoi on y va à la base. On continue aussi de traîner dans nos villages car, entre les fêtes, les gens et la vie en général, c’est une ambiance que l’on aime.

Nathan, 16 ans, lycéen, Aude

 

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